ONU: un Plan de réponse humanitaire aux besoins des réfugiés sahraouis pour 2024-2025
Les agences des Nations unies et les acteurs humanitaires ont lancé mardi à Alger un Plan de réponse humanitaire aux besoins des réfugiés sahraouis (SRRP) pour la période 2024-2025, estimant que l’opération humanitaire en faveur de ces réfugiés restait « sous-financée de façon chronique » malgré les efforts entrepris.
La conférence du lancement a été organisée à l’initiative du Bureau des Nations unies en Algérie, représenté par son Coordonnateur résident, Alejandro Alvarez, en présence de la représentante des pays donateurs, l’ambassadrice d’Autriche en Algérie, Christine Moser, de l’ambassadeur de la République sahraouie (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar et du représentant du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Mohamed Sofiane Berrah.
Etaient également présents le représentant du Haut Commissariat des réfugiés en Algérie (HCR), Alistair Bolton, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Nouhou Amadou, la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Katarina Johansson, la représentante adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM), Aline Rumonge, la présidente du Croissant rouge algérien (CRA), Ibtissem Hamlaoui, et des représentants des organisations humanitaires.
Dans son allocution, le représentant de l’ONU en Algérie a tenu à remercier le gouvernement algérien pour son engagement et sa « solidarité historique » à l’égard des réfugiés, saluant l’hospitalité du peuple et du gouvernement algériens qui, précise-t-il, « ne prêche pas de discours de haine » comme c’est le cas dans d’autres pays qui accueillent des réfugiés.
« L’Algérie a été depuis des décennies très généreuse à l’égard des réfugiés sahraouis (…) Nous remercions énormément le gouvernement algérien et le Croissant rouge algérien qui était un partenaire toujours disponible pour travailler », a déclaré Alejandro Alvarez.
Cependant, le responsable onusien a souligné que l’opération humanitaire reste insuffisante et « sous-financée de façon chronique » afin de répondre aux besoins des Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés qui sont estimés à 214 millions de dollars, appelant à une solidarité internationale accrue « dans le but de garantir que chaque dollar investi atteigne les personnes qui en ont le plus besoin ».
Pour sa part, M. Berrah a indiqué que « la hausse du nombre de réfugiés et la réduction concomitante des ressources allouées à l’aide humanitaire donnent une équation impossible à résoudre sans un engagement renforcé de la communauté internationale ».
« En tant qu’acteur et responsable attaché aux valeurs de l’humanité qui est le socle de son action de solidarité, l’Algérie entend assumer son rôle avec une conscience aiguë de la responsabilité qui découle de son statut de pays hôte de la première situation prolongée sous le mandat du HCR dans le monde », a assuré le représentant du ministère des AE.
Il a exprimé sa reconnaissance à l’équipe des Nations unies et les 22 partenaires humanitaires, architectes de ce projet humanitaire ambitieux, appelant les donateurs traditionnels et potentiels à ce qu’ils se joignent à l’effort collectif visant à réaliser les objectifs stratégiques des 8 axes prioritaires financés dans ce plan de réponse: éducation, santé, sécurité alimentaire, nutrition, eau, assainissement, hygiène et de tout autre domaine d’intervention.
« La contribution de chacun sera sans doute une pierre précieuse dans l’édifice du soulagement des souffrances des réfugiés sahraouis », a-t-il plaidé, réaffirmant « avec une fermeté inébranlable l’engagement de l’Algérie à honorer ses obligations internationales en matière de protection et d’assistance aux réfugiés sahraouis. Notre solidarité active envers eux perdurera dans l’attente du jour où ils pourront exercer leur droit à l’autodétermination et au retour volontaire ».
De son côté, la présidente du CRA a mis en garde contre les souffrances et la malnutrition à laquelle sont confrontés les Sahraouis en raison du manque de soutien et de solidarité.
« En tant qu’assistants au gouvernement algérien et faisant partie du mouvement humanitaire international, nous soutiendrons sans relâche les réfugiés sahraouis dans l’un des plus anciens camps de réfugiés dans le monde », a réaffirmé Mme Hamlaoui.
La représentante adjointe du PAM, Aline Rumonge, a, elle, annoncé que les besoins de financement de son programme ont augmenté cette année à 2,4 millions USD/mois en raison de l’inflation, des conflits, des catastrophes naturelles et du changement climatique, soulignant que « les réfugiés sahraouis dépendent à 100% de l’assistance alimentaire ».
Pour sa part, le représentant de l’OMS a insisté sur l’importance d’investir dans le volet santé, appelant à améliorer la qualité des soins, permettre à la population l’accès au traitement et aux médicaments, assurer la prévention et renforcer la surveillance des maladies épidémiques pour protéger les personnes vulnérables.
Dans une déclaration à l’APS, l’ambassadeur sahraoui en Algérie a indiqué que les aides ne sont pas suffisantes et ne couvrent plus les besoins des réfugiés, appelant la communauté internationale à ne pas laisser les Sahraouis sans solution politique.