Culture

Marin des montagnes, du cinéaste algéro-brésilien Karim Ainouz émeut Bejaia

Le «Marin des montagnes» du cinéaste Algéro-brésilien, Karim Ainouz, projeté, mardi, au 3eme jour des Rencontres cinématographiques de Bejaia, a ému au-delà de toute attente, en restituant une chronique autobiographique, désarmante et délicate. L’auteur ne s’étant donné à rien de moins, qu’a un exercice d’inventaire affectif de sa propre vie.

Né à Fortaleza, au nord-est de Brésil, sur la côte atlantique, en 1966, d’un père algérien et d’une mère brésilienne, il décide, à la mort de celle-ci, presque d’un coup de tête de renouer avec ses racines et de partir sur les traces de son géniteur, toujours vivant mais qu’il a peu connu. Ainsi, armé de sa caméra et d’une équipe réduite de techniciens, il traverse la méditerranée, fait une pause à Alger puis file droit vers les montagnes du Djurdjura ne posant ses valises qu’une fois parvenu au village natal de son père : Taguemount Azouz.

Là, il fait la connaissance des membres de sa famille, discute à tout rompre, avec les villageois et s’intègre rapidement dans l’environnement au point de se laisser aller vers des questionnements existentiels, en envisageant l’éventualité d’un retour en sens inverse, notamment un périple entre Taguemount Azouz et Fortaleza. L’idée, bien qu’irréaliste, ne lui semblât pas farfelue sur le moment, pour autant, car ce court séjour lui a donné l’opportunité de retrouver une part de lui-même et d’exorciser quelques peurs qui le tenaillaient initialement.

A ce titre, l’idée que son père ait été un harki l’agitait tout particulièrement. Et c’est avec bonheur qu’il a découvert son passé révolutionnaire, revenu de l’exil essentiellement pour rejoindre les maquis de la révolution. Du reste ce passage lui a donné l’opportunité de rebondir avec des images d’archives sur les méfaits du colonialisme français et la joie qui s’est emparé du peuple à sa libération.

Le film n’a pas été livré sur un ton narratif linéaire mais a pris la forme d’une fiction, dans lequel tous les témoins et protagonistes ont fait figures d’acteurs réels, prenant la pause et distillant des émotions rares. Si bien que le spectateur, transporté par le fil de la trame, a eu de la peine à en faire la distinction. La mise en scène était tout bonnement sublime.

Présenté en première mondiale à Bejaia, le «marin des montagnes» sortira dans les salles, ce mercredi, au Brésil et le 25 octobre prochain en France.

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