Événement

Déclarations du président Macron : indignations contre les tentatives d’attenter à l’histoire de l’Algérie

Des personnalités, organisations et institutions politiques n’ont pas manqué de réagir, lundi, pour « condamner » vigoureusement les propos nommément attribués au président Emmanuel Macron, par ailleurs non démentis, tout en s’indignant contre les tentatives « d’attenter » à l’histoire de l’Algérie.

Depuis Oran et en marge de sa visite d’inspection des préparatifs des Jeux méditerranéens 2022, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a soutenu que « l’Algérie ne saurait être affectée par des déclarations qui tentent de porter atteinte à son histoire et à ses racines ».

« Nous n’accepterons jamais ce genre de déclarations, car l’Algérie est un peuple et une nation debout ayant marqué l’Histoire. Il suffit de se référer à Imedghassen, Massinissa et l’Emir Abdelkader », a-t-il ajouté.

L’Assemblée populaire nationale (APN) a également exprimé, « son indignation » face aux déclarations hostiles du président français à l’encontre de l’Algérie, affirmant que de tels propos risquent de « crisper les relations entre les deux pays et mettent en jeu les facteurs qui pouvaient aboutir à une coopération algéro-française privilégiée ».

Tout en soulignant que « l’Algérie nouvelle, conduite par son président M. Abdelmadjid Tebboune, est déterminée à renforcer son indépendance, arrachée par la force, la résilience, la lutte et les sacrifices de millions de chouhada », la même source ajoute : « Peu importe les justificatifs que la classe politique française avancera à ses positions, les propos attribués au président de la République française ne cachent que l’intention d’une ingérence flagrante dans les affaires d’un Etat indépendant et totalement souverain ».

Réagissant aux mêmes propos, l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) considère que ces derniers  » véhiculent une interprétation tendancieuse de notre histoire nationale ancestrale, faisant fi des us des relations entre les peuples », avant de souligner qu' »il est temps de revoir les relations établies entre l’Algérie et la France ».

Tout aussi indigné, l’ancien ministre et diplomate, Mohamed Laïchoubi, a qualifié, les propos attribués au président français d' »ahurissants », d’autant plus, commente-il, émanant d’un  d' »un chef d’Etat en exercice sur une question complexe, qui est la dimension historique, abordée avec un simplisme brutal et un argumentaire rectiligne mais surtout désinvolte ».

S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, il a estimé que « la vision proposée sur la nation algérienne à travers les idées exposées par le Président français est attentatoire et grave », considérant que « ce doux euphémisme qu’on qualifie de +rente mémorielle+ est un drame pour la pensée humaine ».

Par ailleurs, l’universitaire algérien, Chérif Dris, a également qualifié les propos du président Macron d' »intentionnels et participant de la précampagne électorale » pour la présidentielle française, de même que de « discours de droite ».

« En s’en prenant de la sorte à l’Algérie, Macron veut surfer sur la vague et s’attirer les faveurs d’un électorat de droite nostalgique de +l’Algérie française+ en prévision de la prochaine présidentielle….(   )…De tels propos « sont surprenants quand on sait qu’avant d’accéder à l’Elysée, Macron avait un discours qui tranchait, dans une certaine mesure, avec celui de ses prédécesseurs « , a argumenté l’enseignant de Sciences politiques à l’Ecole supérieure de journalisme d’Alger.

Allant dans ce sens, l’enseignant de Sciences politiques et de Relations internationales à l’Université Blida 2, Moulay Boumedjout, a estimé que les propos de Macron étaient « bien intentionnels » et reflétaient « une nouvelle orientation au sein de l’administration française », expliquant qu' »il s’agit là, d’une réaction à la fermeture des portes devant la France dans plusieurs domaines en Afrique et ailleurs ».

De son côté, l’analyste politique et enseignant à l’Ecole nationale supérieure de sciences politiques, Mohamed Si Bachir, a mis en avant « la confusion » que fait Macron entre les relations de l’Algérie avec ses alliés et ses positions vis-à-vis de certaines questions, n’excluant pas d’autres mesures, notamment économiques, que pourrait prendre l’Algérie.

Même indignation exprimée par des juristes et des professionnels de médias ayant qualifié la sortie du président français d' »irresponsable », tout en rejetant « toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays ».

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