ZONES HUMIDES/GHARDAÏA: Plus de 5.400 oiseaux migrateurs recensés
Pas moins de 5.454 oiseaux migrateurs ont été observés par les ornithologues dans les différentes zones humides artificielles de la wilaya de Ghardaïa, devenues des sites privilégiés pour la population volatile migratrice, a appris jeudi l’APS auprès de la Conservation des forêts de la wilaya. Le recensement des sujets avifaunes, utilisant les onze (11) zones humides artificielles de la wilaya de Ghardaïa comme une halte migratoire ou une zone de nidification sur l’axe migratoire entre l’Europe et l’Afrique, a été ainsi établi à la faveur du traditionnel recensement international des oiseaux migrateurs effectué à partir du 15 janvier de chaque année, par les ornithologues dans le cadre des activités du Réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), a souligné le chef du groupe sud/est du Réseau Abdelwahab Chedad. L’objectif de ce dénombrement est « d’établir une base de suivi des différentes zones humides et de connaître l’effectif de la population avifaune migratrice dans la région, sa phénologie, sa densité », a fait savoir M.Chedad. Le recensement des sujets avifaunes a permis de répertorier 27 d’espèces avifaunes migratrices avérées dont des espèces dominantes Tadorne casarca, Sarcelle d’hiver, Canard souchet, Canard pilet, Gallinule poule d’eau, Foulque macroule, a-t-il détaillé. Pas moins de 3.976 oiseaux migrateurs ont été observés dans la zone humide de « Kef El Doukhan » située à 16 Km au sud de Ghardaïa, en aval de l’oued M’Zab résultante de l’effluent du projet de la Station de lagunage des eaux usées (STEP) de la vallée du M’Zab (Ghardaïa), devenue la première réserve de la biosphère artificielle dans le Sud algérien, a précisé le chef du réseau ornithologue du Sud. Cette zone aquatique lagunaire d’une superficie de plus de 60 hectares, composée de 16 bassins de décantation qui recycle les eaux usées afin d’être réutilisées dans l’agriculture, est devenue un refuge et un réservoir d’une diversité biologique et écologique importante, particulièrement une population avifaune de différentes espèces et rarissime, des reptiles, d’amphibiens et d’invertébrés ainsi qu’une flore atypique variée, a détaillé M.Chedad. Ce site aquatique abrite une faune et une flore aussi importante l’une que l’autre et manifestement en perpétuels changements saisonniers. Il s’agit d’ une zone d’importance écologique croissante par ses qualités écologiques et par la diversité de ses différents habitats, offrant aussi un havre de paix et un milieu idéal pour un nombre important d’espèces d’oiseaux sédentaires, de migrateurs, a-t-il fait savoir. La présence d’une aussi importante population avifaune migratrice (3976) constitue un indicateur biologique de l’état de santé de l’écosystème de cette zone aquatique artificielle et de la qualité des eaux épurées selon un processus biologique naturel, sans mécanisation, ni apport chimique au moyen de lagunage, a expliqué de son côté le directeur des Ressources en eau de Ghardaïa, Ramdane Bouchair. L’effluent épuré des eaux usées de la Station de lagunage est devenu une zone humide artificielle à forte valeur de la biodiversité, de la préservation et de la stabilité écologique de la région, a-t-il précisé. Les observateurs ornithologues de la Conservation des forêts de la wilaya de Ghardaïa ont également dénombré plus de 1.478 oiseaux migrateurs de plus d’une vingtaine d’espèce dans trois zones humides « artificielles » créés à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques dans la wilaya STEP (Beriane, Guerrara), ainsi que les différents rejets de Metlili, Zelfana, oued N’Chou, la zone des sciences, Mansoura, Mahfoura à SebSeb, selon M. Chedad, qui est aussi responsable du bureau de la protection de la faune et la flore à la Conservation des forêts de Ghardaïa. Les sites aquatiques artificiels existants dans la wilaya de Ghardaïa sont devenus des Gîtes et un milieu de reproduction de la population avifaune, favorisé par le gardiennage et l’éloignement des zones urbaines. Ils recèlent des potentialités susceptibles de promouvoir le tourisme écologique en mettant en valeur les potentialités patrimoniales de la région Ghardaïa qui abrite déjà des sites classés patrimoine mondial et de devenir aussi un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques et autres biologistes. De l’avis de M. Chedad, la présence d’oiseaux en hausse est un bon indicateur de l’état de la biodiversité locale et ces zones humides artificielles constituent une solution naturelle à la menace planétaire que représentent les changements climatiques.