Sahara occidental: l’appel de l’Algérie pour une reprise des négociations « intervient dans le cadre de l’application des résolutions de l’UA »
Le récent appel de l’Algérie à une reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc s’inscrit dans le cadre de l’application des résolutions du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) qui avait lancé un appel pour des négociations directes aboutissant à un règlement politique de la question sahraouie, a indiqué lundi le membre du secrétariat national du Front Polisario, chargé de l’Europe et de l’Union Européenne (UE), Abi Bouchraya El Bachir.
Le responsable sahraoui a affirmé dans une déclaration à la chaine « El Yaoum TV » publiée sur Youtube que « cet appel intervient dans le cadre de la récente décision du CPS de l’UA ».
La dernière décision du CPS a appelé au terme de son sommet du 9 mars dernier à « l’impérative reprise des négociations pour parvenir un règlement prenant en ligne de compte le quatrième point de l’Acte constitutif de l’UA qui appelle au respect des frontières héritées au lendemain de l’indépendance », a-t-il rappelé.
La République arabe sahraouie démocratique avait expressément fait part de sa pleine disposition à s’inscrire dans cette démarche et revenir aux négociation « conformément à la nouvelle donne » dans la région suite à l’effondrement de l’accord de cessez-le-feu le 13 novembre dernier après l’agression perpétrée par le Maroc contre des civils sahraouis dans la région d’El Guerguarat, a affirmé M. Abi Bouchraya.
Le responsable sahraoui a dit regretter le fait que le « Maroc tourne encore une fois le dos à tout processus de règlement, après avoir rejeté l’invitation et la décision de l’organisation continentale ».
Affirmant que le penchant du commandement sahraoui pour la reprise des négociations ne signifiait nullement un arrêt des combat, M. Abi Bouchraya a souligné la nécessité pour les nouvelles négociations de comprendre un nouvel accord de cessez-le-feu et de démarrer sur de bonnes bases prenant en considération l’expérience de règlement onusien et les souffrances des sahraouis pendant 30 années d’attente.
Interrogé sur la prochaine session du Conseil de sécurité de l’ONU prévue le 21 avril, M. Abi Bouchraya a rappelé qu’il s’agit de la première réunion depuis la rupture de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre dernier, affirmant que cette réunion était une occasion pour le Conseil d’examiner en profondeur les raisons à l’origine de l’échec de l’ONU dans l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
Le diplomate sahraoui a estimé nécessaire pour le Conseil de fixer ,dans le cadre de ses démarches pour la désignation d’un émissaire du SG de l’ONU au Sahara occidental, un plan d’action pour parvenir à un règlement pacifique du conflit. Autrement, la désignation d’un nouvel émissaire serait vaine, a-t-il dit.
M. Abi Bouchraya a formé le vúu enfin de voir les Etats-Unis rectifier l’erreur commise par l’ancienne administration de Trump, d’autant que sa décision est contraire au droit international et aux principes de la politique extérieure américaine.
« La classe politique américaine invite le Président Joe Biden à revoir la décision de Trump, étant la seule voie permettant aux Etats-Unis de jouer un rôle dans le processus de règlement », a ajouté le responsable sahraoui.
Le ministre des affaires étrangères, Sabri Boukadoum avait appelé samedi à des négociations « directes et sérieuses » entre le République arabe sahraoui démocratique (RASD) et le Maroc en vue de parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental, où la reprise des hostilités en novembre a brisé un cessez-le-feu vieux de 30 ans.