RESEAU INTERNET : L’Algérie va se raccorder au câble sous-marin «Médusa»

Lancé jeudi depuis le port d’Alger par le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, le raccordement de l’Algérie au câble sous-marin méditerranéen «Medusa» devra sécuriser et renforcer durablement l’accès au réseau internet mondial. Le ministre, qui parle d’un projet «stratégique» pour le pays, fait savoir que la mise en œuvre complète du projet, dans moins de deux ans, contribuera à «améliorer la qualité et la vitesse des services Internet nationaux». Une démarche indispensable afin d’accompagner le déploiement à grande échelle des nouvelles technologies de communication, la 5G, mais surtout la démocratisation de l’usage des services de «Cloud Computing» pour le stockage et le traitement des données en ligne.En ce sens, le choix de l’Algérie de rejoindre le projet du câble sous-marin de fibre optique « Medusa » (Medusa Submarine Cable System) n’est pas un hasard. Ses caractéristiques techniques, d’une capacité de transmission de 20 Térabits par seconde par paire de fibres, ont déjà convaincu une dizaine de pays. Le câble, dont les premières étapes de réalisation remontent à 2023, devra à terme s’étendre sur plus de 8 700 kilomètres, du Portugal à l’Egypte, avec plusieurs connexions au nord et au sud de la Méditerranée. Quant à la mise en œuvre à pleine capacité, elle devrait être relativement rapide. Le communiqué du ministère, qui précise que le projet du câble « Medusa », figure parmi les plus importants systèmes de connectivité sous-marine de la région, fait savoir que «la section Ouest Méditerranée, incluant l’Algérie, est prévue d’ici la fin de 2026». L’ensemble du système sera toutefois opérationnel au début de 2027.Et concernant les objectifs, il s’agira de sécuriser l’accès, augmenter le débit, mais aussi garantir un plus haut niveau de résilience pour les consommateurs, que ce soit les entreprises ou le grand public. Le ministère de la Poste et des Télécommunications, précise en ce sens que l’Algérie a fait le choix d’une double connexion au câble principal. Le segment algérien du projet « comprend deux points d’atterrissement principaux, à  Alger et Collo» (wilaya de Skikda). Ces deux stations seront en ce sens interconnectées à des hubs stratégiques situés dans le sud de l’Europe, à des distances pouvant atteindre 900 kilomètres. Cela offre à l’Algérie plusieurs points d’accès maritimes à même de renforcer « l’autonomie de ses réseaux internationaux», ajoute le ministère.Et très concrètement, ce projet de «double raccordement» au câble «Medusa», en plus de connexions existantes, par câble ou par satellite, renforce la sécurisation et la redondance des interconnexions internationales. La diversification des routes des données via les différents câbles sous-marins, est par ailleurs un moyen de réduire la charge sur les infrastructures existantes mais surtout d’ouvrir la voie au développement des technologies en Algérie. Le ministre, évoque ici la préparation du déploiement de la technologie mobile 5G, la démocratisation du Cloud Computing, mais aussi le renforcement de la position de l’Algérie comme « hub central des infrastructures de connectivité numérique régionales et internationales». Le raccordement du pays au nouveau câble sera «un levier majeur pour le développement de l’interconnexion numérique transfrontalière».Pour rappel, le pays est actuellement connecté au réseau internet mondial via cinq câbles sous-marins. Dont le câble ORVAL, propriété d’Algérie Télécom qui relie Valence (Espagne) à Oran, et avec un embranchement vers Alger. Le câble du réseau « Med-Câble » sur trois points du littoral, Oran, Alger et Annaba. Ou encore le câble « SeaMeWe-4 », qui s’étend jusqu’en Asie. Toutefois, malgré ce nombre relativement important de connexions, offrant un débit cumulé de près de 10  Tb/s (chiffres de 2024), la multiplication des routes reste nécessaire. Les câbles ont en effet une durée de vie définie, nécessitent des arrêts pour maintenance et sont de surcroît soumis à aux éléments extérieurs qui peuvent les endommager.