RDC : Quel programme d’action pour le nouveau gouvernement de Judith Suminwa?
Six mois après les élections législatives et plus de deux mois après la nomination de la nouvelle Première ministre, Judith Suminwa et son gouvernement, devraient être investis devant le Parlement ce mardi 11 juin. Ce gouvernement, dont l’investiture ne devrait pas poser de difficulté majeure – le Parlement étant dominé par la majorité présidentielle – affiche de grandes ambitions dans un pays confronté à des défis considérables.La première priorité concerne l’emploi. Judith Suminwa rappelle que, compte tenu de la jeunesse de la population, l’économie congolaise doit créer en moyenne environ 1,5 million d’emplois par an entre 2024 et 2030. Par conséquent, environ 30% des coûts du Programme quinquennal du gouvernement sont alloués à la création d’emplois et à la protection du pouvoir d’achat.Le deuxième pilier se concentre sur la protection du territoire national et la sécurisation des personnes et de leurs biens, représentant 20 % des coûts globaux du programme. Le nouveau gouvernement prévoit de poursuivre le programme de recrutement au sein de l’armée pour rajeunir les troupes. Il s’engage également à continuer de doter l’armée d’équipements. De plus, le gouvernement Suminwa envisage de mettre à jour la loi sur le Conseil national de sécurité et d’élaborer un plan stratégique de sécurité et de défense sur 25 ans.
Dix-huit milliards de dollars par an sur cinq ans
Le troisième pilier du programme concerne l’aménagement du territoire national pour une connectivité maximale, avec 22% des coûts du Programme quinquennal du gouvernement alloués à ce secteur. Ainsi, le gouvernement prévoit d’accélérer la construction du port en eau profonde de Banana, de construire 3 750 km de routes prioritaires du réseau national et d’ériger 400 ports modulaires pour desservir les zones agricoles. Les travaux incluent également la construction et la modernisation des aéroports de N’djili à Kinshasa, de Kavumu à Bukavu et de Mbuji-Mayi.Pour réaliser l’ensemble de ces projets, le coût du programme d’actions du gouvernement pour la période 2024-2028 est estimé à 92 milliards de dollars, soit un coût annuel moyen de 18 milliards de dollars.De leur côté, les organisations de la société civile se montrent sceptiques et insistent sur la nécessité de lutter contre la corruption ainsi que sur d’autres défis liés à la bonne gouvernance.