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OUARGLA: La créativité plus forte que le handicap

Avoir un handicap ne signifie pas être incapable d’être créatif. La volonté, la beauté et la force viennent de l’intérieur, c’est ce que les sœurs Ziane de Oum Raneb l’ont admirablement prouvé. Halima et Zineb, non-voyantes habitent une localité précaire en plein désert d’Ouargla, elles transforment les feuilles de palmiers, avec leurs doigts, en véritables chefs-d’œuvre, concurrençant les produits industriels importés en termes de précision et de finition. Elles sont considérées comme des reines de la vannerie. Couffins, corbeilles de rangement, coffrets, sets de table et d’autres articles, magnifiquement et minutieusement confectionnés sont exposés dans un coin d’une chambre adjacente à leur maison.

Halima et zineb, non-voyantes, excellent dans la vannerie

Dans ce petit local en pleine palmeraie au village d’Oum Raneb à des dizaines de kilomètres d’Ouargla, toutes les merveilles en Saaf (feuilles de palmier) y sont exposées. Bien que cette matière végétale nécessite des mains agiles et résistantes, avec leurs petites mains, les feuilles de palmier séchées sont travaillées pour donner naissance à de merveilleux objets en vannerie. Les ciseleuses de « saaf » Aïcha, leur troisième sœur qui s’occupe du marketing et de la vente, explique que de nombreuses touches modernes ont été introduites dans la production du Saaf, dans une nouvelle vision qui cherche à le développer et à l’adapter aux exigences de l’époque, en intégrant les couleurs et en s’appuyant sur leur gradation et leur cohérence pour attirer les clients, et la fabrication de nouvelles formes plus demandées, comme les coffrets, sacs à main, lampes, boîtes à bijoux, plateaux, corbeilles de rangement et boîtes rondes. Par amour à ce métier traditionnel ancestral qu’elles ont appris et maîtriser, ces ‘‘sœurs vannières’’ rêvent de créer un atelier de fabrication du Saaf, et à étendre leur production tout en employant une main-d’œuvre locale afin de faire profiter d’autres familles de cette industrie artisanale qui n’est pas seulement une source de revenus, mais un héritage précieux des ancêtres, pour assurer sa pérennité surtout dans cette zone reculée où le travail des femmes rurales constitue une véritable subvention aux revenus familiaux. En raison de leur handicap et de leur pauvreté, ces artisanes étaient soumises à une forte exploitation par certains opportunistes qui achetaient leurs produits à bas prix et les revendaient à des prix très élevés dans des expositions et aux touristes. Ces dernières n’ont bénéficié d’aucune aide ou soutien de la part des responsables du secteur à Ouargla. Malgré leurs conditions de travail elles s’efforcent de fabriquer des choses de la plus haute magnificence. Mais en raison de l’éloignement de la ville et du manque de transport, elles ont trouvé des difficultés dans l’écroulement de leurs produits.

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