LE CESSEZ-LE-FEU FRAGILE DE GHAZA : Un pas en avant, deux pas en arrière

Dans la nuit du 30 au 31 octobre 2025, les bombardements sionistes ont repris au-dessus de Ghaza. Pour la troisième journée consécutive, l’entité d’occupation israélienne a lancé des frappes aériennes et terrestres sur l’enclave martyre, tuant deux Palestiniens – l’un sous les bombes, l’autre abattu froidement par les forces d’occupation. Selon l’agence WAFA, un troisième a succombé suite à des blessures antérieures. Ces actes visaient soi-disant des « infrastructures » du mouvement palestinien de la résistance, le Hamas. Mais pour les habitants de Khan Younis ou de Ghaza-Ville, ce ne sont que des éclats de morts qui ravivent le cauchemar d’une guerre génocidaire qui a déjà englouti 68 000 vies palestiniennes en deux ans.Cela prouve, si besoin est, que le cessez-le-feu, arraché il y a trois semaines sous l’égide des États-Unis, n’est en fait qu’une trêve fragile, que l’armée génocidaire viole à l’envie pour démontrer qu’elle reste maître des lieux. Négocié dans la précipitation des élections américaines imminentes, il laisse en suspens les nœuds gordiens : notamment le calendrier du retrait sioniste et l’avenir politique de Ghaza. Entre mardi et mercredi, le gouvernement sioniste a, encore une fois, bombardé Ghaza, prétextant la mort non confirmée d’un soldat – survenue, selon Tel-Aviv, dans la « ligne jaune », pourtant sous contrôle total de son armée et au-delà des zones retraitées –, faisant 104 morts à Ghaza, dont 46 enfants et 20 femmes. Le Hamas dément toute responsabilité dans ce « incident louche », accusant une provocation sioniste.
Le respect des engagements par le Hamas
Pourtant, le mouvement palestinien a respecté les termes de l’accord signé sous l’égide de Trump. Jeudi, le Hamas a remis les corps d’Amiram Cooper et de Sahar Baruch, deux otages sionistes décédés, portant à 17 le nombre de dépouilles restituées sur 28 promises. En échange : 360 militants palestiniens tués au combat, libérés des geôles de l’occupation. C’est un pas, modeste mais symbolique, envers les familles dévastées. Les otages vivants ont été échangés contre près de 2 000 prisonniers palestiniens. Mais l’entité d’occupation reproche au Hamas sa lenteur à restituer les corps des otages encore détenus à Ghaza. Le Hamas affirme qu’il faudra du temps pour localiser et récupérer toutes les dépouilles.
Principaux obstacles au plan de Trump
Le différend concernant la récupération et la remise des corps des otages a été l’une des difficultés qui ont compliqué le plan du président américain Donald Trump visant à mettre fin définitivement à la guerre à Ghaza. De nombreux obstacles majeurs restent à surmonter, notamment le retrait des forces sionistes et la future administration de Ghaza. L’entité d’occupation a retiré ses troupes vers la « ligne jaune », mais bloque l’entrée de l’aide humanitaire et invoque, à chaque fois, la non-restitution totale des corps restants pour empêcher l’entrée dans la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, qui prévoit le retrait de ses troupes au-delà de cette ligne chimérique.
Des milliers de Palestiniens gisent sous les décombres
Et pendant ce temps, plus d’une dizaine de milliers de Palestiniens gisent sous les décombres, présumés morts, disparus pour toujours d’une agression génocidaire qui a jeté un cataclysme sur Ghaza. L’enclave de 2 millions d’âmes est un champ de ruines : 80 % des habitations détruites, hôpitaux en cendres, famines guettant. Les déplacements forcés – certains à la dixième reprise – ont vidé les âmes autant que les corps. Dans les camps de tentes, des enfants remplissent des bidons d’eau saumâtre, des mères cuisent sur des feux de fortune.
L’absence complice de la communauté internationale
Pendant que l’occupation lance ses roquettes et ses F-16 sur des populations civiles exsangues, la communauté internationale brille par son absence. L’ONU, impuissante, ne peut imposer son monitoring aux grandes puissances. Les États-Unis, garants du cessez-le-feu, n’ont rien vu de ses multiples violations et continuent de fournir une aide militaire inconditionnelle à l’occupation. Le Quartet élargi, avec l’Égypte et le Qatar comme médiateurs neutres, tente d’aider à chercher les dépouilles des otages sionistes, sans plus. Devant cet état de fait, les Ghazaouis, malgré leur résilience légendaire, savent que ce n’est pas demain la veille pour en finir avec la guerre.




