En dépit des efforts d’investissement consentis par l’Etat à l’effet de réduire le déficit en matière de mobilisation de l’eau des ressources conventionnelles et non conventionnelles, et d’améliorer, par la même, la dotation journalière par habitant en eau potable, leur impact se trouve, fortement, réduit en raison de multiples carences caractérisant l’exécution des projets et de contraintes liées à la gestion du service public de l’eau. C’est le constat établi par la Cour des Comptes dans son rapport annuel 2021, rendu public dernièrement. L’évaluation effectuée, par la Cour des comptes, portant sur les conditions d’approvisionnement en eau potable des populations des wilayas, susvisées, a mis en exergue de nombreuses lacunes ayant touché les deux (02) opérations d’équipement, à savoir : le transfert d’eau à partir du barrage de Koudiet – Acerdoune vers les centres urbains de la wilaya de Médéa et le renforcement de l’AEP du grand Blida à partir du système Ouest Alger SP3 1ère et 2ème tranches (Douéra), ainsi que les opérations d’adduction .
Ainsi, ajoute le rapport, la réalisation de ces opérations s’est notamment caractérisée par la faible maîtrise des études, particulièrement les études d’avant-projet détaillé (APD), et des carences dans le suivi et la conduite des travaux y afférents, qui se sont traduites par des modifications répétitives de la consistance physique des opérations et des avenants modificatifs de travaux, entraînant des retards considérables et des surcoûts dans la réalisation. La gestion du service public de l’alimentation en eau potable, marquée par des pertes importantes sur les réseaux d’adduction et de distribution, faute de maintenance et de réparation de réseaux, l’absence de recensement et d’actualisation des listes des usagers, le défaut de facturation conforme des consommations et l’inobservation des normes de qualité de la prestation fournie, ne permet pas, par ailleurs, la valorisation optimale de ces investissements. Dans son rapport annuel de 2021, la Cour des Comptes précise que le programme de l’année 2019 a donné lieu à l’inscription de 856 opérations de contrôle, se répartissant, comme suit : – 664 opérations d’apurement de comptes de gestion ; – 145 opérations de contrôle de la qualité de gestion dont 113 contrôles organiques et 32 contrôles thématiques ; – 47 opérations liées aux travaux relatifs à l’élaboration du rapport d’appréciation sur l’avant-projet de loi portant règlement budgétaire (APLRB). Ces opérations couvrent aussi bien le secteur administratif régi par les règles de la comptabilité publique (ministères, institutions nationales, services déconcentrés de l’État, collectivités locales, établissements publics à caractère administratif, etc) que le secteur économique régi par la législation et la comptabilité commerciale (entreprises publiques économiques, établissements publics à caractère industriel et commercial, etc).