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Carburants : suppression début octobre prochain de l’essence super avec plomb

La suppression de la commercialisation de l’essence super avec plomb au niveau des stations-services interviendra au plus tard en début octobre prochain, a affirmé le président du Comité de direction de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil.

S’exprimant dans un entretien à l’APS, M. Nadil a indiqué que toutes les dispositions ont été prises pour mettre fin, d’ici le mois d’octobre 2021, à l’usage de l’essence super avec plomb ayant l’indice d’octane 92, produite par les raffineries algériennes.

Nuisible à la santé et à l’environnement, « ce carburant n’est plus produit ou utilisé dans le monde, à l’exception de l’Irak et du Yémen », a-t-il encore souligné.

Les automobilistes devront ainsi utiliser l’essence sans plomb ayant un indice d’octane unifié « valable pour tous les véhicules », selon le responsable affirmant que les tests à cet effet sont « en cours » et que le produit proposé sera « totalement » sécurisé pour les différentes motorisations.

Selon M. Nadil, l’Algérie avait décidé aussi d’abandonner cette essence plombée dans le cadre de sa politique visant à mettre fin à l’importation des carburants.

En effet, les raffineries algériennes avaient cessé en 2020 de produire l’essence plombée, les capacités de production sont donc orientées vers le sans plomb, a-t-il signalé, ce qui va permettre d’atteindre l’autosuffisance en la matière.

Sonatrach dispose de capacités de production de 4 millions de tonnes d’essences par an, tandis que la consommation nationale est estimée à une moyenne de 3,7 millions de tonnes par an.

Dans ce sens, le président de l’ARH fait remarquer que l’opération de suppression de l’essence super avec plomb qui devait intervenir initialement durant le premier semestre 2021, a été retardée en raison de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la demande interne.

« Les quantités de l’essence sans plomb devaient être stockées dans des cuves destinées initialement pour le stockage de l’essence plombée, ce qui fait que des parois des réservoirs demeuraient contaminés par le plomb. Il fallait vendre toute la quantité stockée de l’essence super avec plomb pour pouvoir rincer les parois. Ceci ne pouvait pas se réaliser en raison de la baisse de consommation sous l’effet des mesures de confinement prises dans le cadre de la lutte contre le coronavirus », a-t-il expliqué.

Pas d’importation de carburants en 2021

M. Nadil a assuré, à ce propos, que toutes les capacités de stockage des carburants sont en train d’être préparées de manière à éliminer progressivement les quantités stockées de l’essence super avec plomb.

Par ailleurs, l’opération de retrait de l’essence avec plomb va impliquer, selon M. Nadil, des changements au niveau des 2.800 stations-services existant au niveau national, avec l’organisation de larges campagnes d’information.

Selon les chiffres avancés par le président de l’ARH, la consommation globale de carburants (essences et gasoil) sur le marché national a atteint 12,59 millions de tonnes en 2020, soit une baisse de 12,7 % par rapport à 2019 (14,4 millions de tonnes).

La consommation des essences était de l’ordre de 3,36 millions de tonnes en 2020, en baisse de 14,14% par rapport à 2019 (3,92 millions de tonnes), alors que la consommation du gasoil a avoisiné durant la même année les 9,23 millions de tonnes, en recul de 12,1 % par rapport à 2019.

« En 2020, nous avons même exporté du gasoil alors que nous étions des importateurs de ce carburant. La facture qui était de 2,5 milliards de dollars en 2019 a été réduite à 950 millions de dollars », a-t-il soutenu.

Pour l’année 2021, le président de l’ARH a affirmé qu’il n’y aurait pas d’importation de carburants (essence et gasoil), si le niveau de consommation actuel, impacté par la Covid-19, se maintient.

L’Algérie qui importait avant la pandémie des quantités allant de 1,5 à 2 millions de tonnes de gasoil par an, pourrait recourir à nouveau à l’importation de ce carburant, une fois la demande reprendra, avec une relance forte des activités économiques.

Mais avec la réception de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, actuellement en phase de réalisation, le pays devrait ne plus importer de gasoil

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