La fête du bijou d’Ath Yenni rend hommage au fabricant de galons de l’ALN
La 18e édition de la Fête du bijou d’Ath Yenni au sud-est de Tizi-Ouzou s’est ouverte jeudi au CEM Larbi Mezani de cette localité montagneuse en hommage à un de ses glorieux enfants, le chahid Larbi Maarouf, fabricant de galons pour l’Armée de libération nationale (ALN).
Selon les témoignages de sa fille, Nora, et du président du comité d’organisation de la fête du bijou, Samy Cherat, le martyr Larbi Maarouf, né le 27 janvier 1904 au village Ait Larbaa (Ath Yenni) a été l’un des premiers artisans bijoutiers à répondre à l’appel de l’ALN, en mettant son savoir-faire artisanal au service de la Révolution.
C’est après le congrès de la Soummam (20 août 1956) qui instaura les grades, qu’il s’était mis à fabriquer des galons en argent au profit de l’ALN, avant que son activité clandestine ne soit découverte par l’armée coloniale, a-t-on indiqué.
Suite à la mort au champ d’honneur du beau-frère de Laarbi Maarouf qui avait sur lui des galons et une lettre écrite par cet artisan-bijoutier que l’armée coloniale a récupéré, Larbi Maarouf sera découvert et arrêté.
Il fut détenu dans l’ancienne prison d’Ath Yenni devenue aujourd’hui le CEM Larbi Mezani qui abrite la fête du bijou.
Après quelques jours de torture, l’artisan qui a confectionné de ses propres mains le galon du colonel Amirouche Ait Hamouda, succomba à ses graves blessures le 10 juillet 1958.
La famille du martyr représentée par sa fille Nora s’est vu décernée, à l’ouverture de cette 18e édition de la fête, l’étoile d’argent qui distingue depuis quelques éditions, une personnalité de la région des Ath Yenni.
La nouvelle édition de la fête du bijou est marquée par la participation de 138 artisans, dont 109 bijoutiers d’Ath Yenni, le reste étant des artisans dans d’autres métiers tel que la vannerie, la tannerie, dinanderie, poterie, peinture sur soie, savon artisanal, taille du corail et autres.
Des artisans d’une quinzaine de wilayas, dont Tamanrasset, Tipasa, Tlemcen, Bejaia, El Kala, Ouargla et Médéa prennent part à la fête.
Ce rendez-vous, qui se poursuivra jusqu’au 27 juillet courant, a été l’occasion pour les bijoutiers pour poser le problème d’indisponibilité de la matière première, notamment le corail et l’argent.
A ce propos M. Cherat a appelé à la mise en place d’un Fonds de soutien à la matière première et un Fonds de solidarité aux bijoutiers afin de pérenniser le travail de l’artisan bijoutier et de son art ancestral.
Le Secrétaire général de la wilaya, Miloud Felahi, qui a donné le coup d’envoi de la fête, a assuré les artisans que l’accompagnement nécessaire leur sera garanti afin de maintenir et de préserver ce métier qui fait partie de la large palette de métiers de l’artisanat algérien d’autant plus que la réputation du bijou d’Ath Yenni a dépassé nos frontières.