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Visite de Joe Biden à Paris, une relation franco-américaine sur fond de «je t’aime, moi non plus»

Après la Normandie, Joe Biden et son épouse sont reçus par le couple Macron pour une visite d’État ce samedi 8 juin. Il s’agit de valoriser l’importance des alliances face aux défis globaux du moment et de souligner la proximité entre les deux pays.Les représentants de l’administration Biden le répètent à l’envi, tant ils savent que leurs interlocuteurs apprécient de l’entendre : la France est le plus ancien allié des États-Unis. Et d’ailleurs la relation Biden-Macron est une histoire de premières. Première visite d’État organisée à Washington sous le mandat de Joe Biden en décembre 2022 pour Emmanuel Macron et donc première visite d’État à l’étranger du président américain à Paris.Avant cela, il y avait eu aussi le premier rappel de l’ambassadeur français à Washington à la suite de la conclusion de l’alliance Aukus avec le Royaume-Uni et l’Australie qui avait décidé d’acheter des sous-marins aux États-Unis plutôt qu’à la France. Mais tout cela est derrière et l’allié français est apprécié. D’abord pour son soutien à l’Ukraine. L’annonce de l’envoi de Mirage 2000-5 à l’Ukraine plaira à Washington, même si contrairement à ce qu’a répété Emmanuel Macron, Joe Biden n’envisage absolument pas, lui, l’envoi de soldats. Un projet soutenu à ce stade par la Pologne et les Pays Baltes.Le message de l’administration, c’est que malgré des désaccords ponctuels, Paris et Washington sont d’accord sur l’essentiel : la défense de la démocratie et de la liberté et les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale.

« La relation franco-américaine doit être bonne »

Cette rencontre servira aussi à se coordonner en vue des prochains grands rendez-vous internationaux : le G7 dans cinq jours en Italie, puis le sommet de l’Otan à la mi-juillet à Washington.Autre enjeu de taille le conflit à Gaza. Le président Biden a proposé la semaine dernière un accord de cessez-le-feu, soutenu par Emmanuel Macron qui a appelé le Hamas à l’accepter et à « mettre fin au calvaire » des Palestiniens. Cette rencontre bilatérale devrait également être l’occasion d’aborder des sujets économiques et commerciaux, et les autres grands défis comme la lutte contre le changement climatique, la santé mondiale, ou encore la défense des droits humains et en particulier des femmes.Parmi les autres enjeux de cette visite : la guerre en Ukraine et plus généralement le renforcement du bloc occidental face aux pays autoritaires comme la Russie et la Chine. C’est l’avis de Maud Quessard, directrice du Somaine Europe, espace transatlantique et Russie à l’Irsem, l’institut de recherche de l’École militaire.« Les deux présidents font front uni en tant que représentants de deux démocraties qui ne veulent pas céder à l’isolationnisme. Aujourd’hui, la relation franco-américaine doit être bonne. À quelques mois de l’élection présidentielle américaine et alors que le conflit en Ukraine s’enlise et que l’offensive russe est toujours plus agressive, l’état de cette relation transatlantique doit se renforcer face à un ennemi commun », explique Maud Quessard.« Ce qui a du sens, à la fois dans le contexte des commémorations du 6-Juin, mais aussi dans le contexte d’une revitalisation de l’Otan. Donc, même s’il y a des points d’amendements ou de réorganisation de l’Alliance, celle-ci doit être renforcée. Elle ne peut l’être que si Joe Biden et Emmanuel Macron sont sur la même ligne, celle de la défense des valeurs démocratiques face aux États autoritaires », ajoute-t-elle.L’autonomie stratégique prônée par Emmanuel Macron n’est pourtant pas un problème pour l’Amérique de Joe Biden, bien au contraire, soutient Maud Quessard.

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