Vernissage à Alger de l’exposition « Fusion des âmes » de Nawel Bellal
« Fusion des âmes », une exposition qui transcende les frontières de l’ordinaire pour explorer les profondeurs de l’extraordinaire de l’artiste peintre et plasticienne Nawel Bellal, a été inaugurée, samedi à Alger, dans un élan original, créatif et novateur.
Visible jusqu’au 4 mars à la Galerie d’Arts « Frantz-Fanon » de l’Office Riadh El Feth (Oref), organisateur de l’évènement, cette belle « collision entre la lumière et l’obscurité », conçue sur une inspiration poétique de Kacimi El-Hassani Talal Chaker, rend hommage à Sidi Mansour, Marabout et Saint-Patron du XVIIe siècle, à travers 40 toiles aux formats divers, qui invitent à méditer l’œuvre de ce sage érudit dans un univers singulier, mystique et clos.
Les passionnés de belles œuvres, dont plusieurs artistes-peintres présents à ce vernissage, ont pu découvrir et admirer la toile phare, révélée, devant le burnous du regretté père de Nawel Bellal, une représentation du mausolée de Sidi Mansour, « disparu en 1644 et dont la dépouille a été exhumée deux siècles plus tard, pour la déplacer au cimetière de Sidi Abderrahmane Et’Thaalibi », explique-t-elle.
Commises dans des gestes aux traits accomplis et mûrs, les autres toiles se déploient telles des portes qui s’ouvrent sur plusieurs histoires aux sentiers sinueux qui convergent alors, vers une randonnée onirique pleine de spiritualité, laquelle trace les contours apaisants, d’une destination menant au royaume de la plénitude et la félicité.
« Sidi Mansour », « Ahl El Bayt », « Rabiâ El Aâdawiya », « El Aâlim-« , « El Hay El Kayyum », « La rencontre des âmes », » Derviche Tourneur », « Voyage intérieur », « L’écriture de mon âme » (1,2,3), « poussières d’étoile » (1,2,3), ou encore « le bouclier du Dikr » (1,2,3,4), sont entre autres toiles de Nawel Bellal, qui créent chez le visiteur un lien fort, le laissant dans un état de transcendance émotionnelle et introspective.
Conçues dans un croisement de courants artistiques et de techniques, avec une passion débordante et une minutie méticuleuse, attentive au moindre détail, les toiles de Nawel Bellal sont réalisées avec amour et se présentent comme un symbole de fragilité intérieure, cachant une résilience qui met en lumière chaque portrait et reflète l’âme humaine dans toute sa splendeur et sa complexité.
Poétesse des formes et des couleurs, décoratrice des silences, Nawel Bellal transmet l’interrogation au visiteur qui replonge dans son vécu, ses coutumes, son histoire, ses rites et ses tourments, dans un élan prolifique au regard frais et aux formes nouvelles empreintes de modernité.
Diplômée en architecture d’intérieur, Nawel Bellal, est une autodidacte qui s’est très vite perfectionnée, ne jurant que par la regrettée Aicha Haddad (1937-2005), sa « marraine depuis ses débuts en 1998 », a-t-elle tenu à préciser.
Très attachée à son pays l’Algérie, humaniste et universaliste, elle a pris part à plusieurs expositions, nationales et internationales, et a été distinguée à différentes occasions.