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SANTE : L’Algérie mise sur la thérapie cellulaire

L’Algérie engage une nouvelle étape dans la modernisation de son système de santé en lançant la création d’un Institut national dédié à la thérapie cellulaire. Ce projet prévoit la mise en place de deux pôles thérapeutiques majeurs -l’un dédié à l’oncologie, l’autre à la médecine régénérative- ainsi qu’une plateforme biotechnologique dotée de laboratoires de pointe, entièrement consacrés à la recherche et au développement dans le domaine des thérapies cellulaires.Examinée hier en Conseil du gouvernement, cette initiative stratégique répond à deux objectifs : réduire la dépendance du pays aux soins médicaux à l’étranger et positionner l’Algérie comme un acteur régional en médecine de pointe.Longtemps considérée comme de la science-fiction, la thérapie cellulaire constitue aujourd’hui une avancée médicale majeure. Elle repose sur l’utilisation de cellules vivantes, souvent des cellules souches, injectées ou greffées dans le corps, pour réparer, régénérer ou remplacer des tissus ou des organes défaillants. Cette approche est porteuse d’espoir pour le traitement de nombreuses maladies complexes : cancers, maladies neuro-dégénératives comme l’Alzheimer ou le Parkinson, le diabète, les accidents vasculaires cérébraux ou encore les lésions cardiaques. En permettant de restaurer des fonctions altérées, la thérapie cellulaire vise en effet la guérison durable plutôt que la seule gestion des symptômes.

Projet Saidal-Madar

En août dernier, le groupe pharmaceutique public Saïdal et la société holding Madar avaient signé un accord autour de la construction d’une clinique de la thérapie cellulaire à Sidi Abdellah, à Alger. Portée par un investissement estimé à 65 millions d’euros, cet institut -qui devrait offrir une capacité d’accueil de 100 lits, extensible selon les besoins- sera dédié au traitement de pathologies complexes telles que les leucémies, les maladies cardiovasculaires, les cancers et bien d’autres maladies chroniques nécessitant une approche thérapeutique avancée.Le lancement de la clinique de Sidi Abdellah -dont la réception est attendue dans deux ans au plus tard-, et plus largement la création de l’Institut national, traduisent une politique soutenue au plus haut niveau de l’État. En intégrant les soins innovants dans l’offre, l’Algérie vise aussi à démocratiser l’accès à des traitements jusque-là réservés à une minorité de patients contraints de se rendre à l’étranger.Bien que sa mise en œuvre exige encore des efforts soutenus en matière de formation, de réglementation et de recherche, la thérapie cellulaire ouvre des perspectives prometteuses : renforcer la place de l’Algérie dans le domaine biomédical sur le continent et favoriser l’adoption de technologies médicales avancées au service de la santé publique.

Engouement croissant

Dans le monde, la thérapie cellulaire connaît un essor rapide et suscite un engouement croissant au sein de la communauté scientifique et médicale. Portée par les avancées en biotechnologie et en génétique, elle représente aujourd’hui l’un des domaines les plus prometteurs de la médecine moderne. De nombreux pays, notamment les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Chine ou encore la Corée du Sud, ont investi massivement dans la recherche, la réglementation et le développement clinique de ces thérapies innovantes. Plusieurs traitements à base de cellules souches ou de cellules modifiées ont déjà été approuvés et commercialisés, offrant des solutions là où les traitements conventionnels échouent. La thérapie cellulaire s’impose ainsi comme un pilier de la médecine de demain, combinant personnalisation des soins, régénération tissulaire et espoir de guérison durable pour des millions de patients à travers le monde. Les taux de guérison obtenus grâce à la thérapie cellulaire paraissent, en effet, assez encourageants même s’ils varient en fonction des maladies traitées et des types de thérapies employées. Pour les cancers du sang, par exemple, certaines approches cellulaires comme les cellules CAR-T ont démontré des taux de réponse complète pouvant atteindre 67% à 12 mois dans certains lymphomes, avec une survie globale médiane dépassant 60% à 36 mois. Dans le cas de la leucémie lymphoblastique aiguë, les taux de rémission complète sous certains traitements cellulaires se situent entre 60 et 70% à 6 mois, avec environ un tiers des patients présentant une réponse durable après plusieurs années. Ces résultats témoignent d’un taux de guérison significatif pour certaines pathologies grâce à la thérapie cellulaire, bien que ces données varient selon le type de cancer et les protocoles utilisés.

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