SABRI BOUKADOUM: « La lutte contre l’insécurité alimentaire nécessite un effort collectif »
La lutte contre l’insécurité alimentaire nécessite un effort collectif exceptionnel et une coopération multilatérale, a déclaré mardi le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum. « Il y a un besoin pressant d’encourager la coopération Nord-Sud, Sud-Sud ainsi que la coopération triangulaire afin de lutter contre l’insécurité alimentaire et pour lancer des actions en vue de faire face au Covid-19 », a assuré M. Boukadoum lors de son intervention à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient à Matera, en Italie. Au moment où le monde engage une lutte contre la pandémie de Covid-19, une autre pandémie, celle de la faim, sévit depuis des décennies et continue de menacer les vies de millions de personnes, a signalé le ministre des Affaires étrangères. « Ce qui est étonnant c’est la persistance et même l’aggravation de l’insécurité alimentaire à travers le monde en dépit des succès réalisés dont les avancées majeures en matière de production alimentaire », a fait remarquer M. Boukadoum. Il a rappelé, à ce propos, que durant l’année 2020, près de 690 millions de personnes ont souffert de la faim à travers le monde, soit 10 millions de plus qu’en 2019. Il a noté, en outre, que la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 a aggravé des problèmes déjà existant à l’image de « la pauvreté, la faiblesse des infrastructures des investissements et des ressources ». La pandémie a également eu un effet sur les circuits d’approvisionnement en nourriture, incluant principalement la logistique. Le ministre des Affaires étrangères a évoqué, par ailleurs, les résultats réalisés par l’Algérie afin de garantir sa sécurité alimentaire. « L’Algérie considère sa sécurité alimentaire comme une question d’indépendance et de souveraineté. Notre stratégie a réalisé des progrès significatifs en 2019 avec une augmentation de 6,1% de la production agricole, d’une valeur de 29,1 milliards de dollars, ce qui représente 12% du PIB avec un taux de couverture des besoins alimentaires à hauteur de 73% », a-t-il expliqué. « Nous faisons de notre mieux pour aider les pays voisins » faisant face au problème de l’insécurité alimentaire, a-t-il ajouté. « L’Algérie a réalisé des progrès remarquables en matière de lutte contre la sous-alimentation et la sécurité alimentaire. Elle a réussi à réduire le taux de sous-alimentation de 6% par an », a-t-il soutenu. Boukadoum a rappelé qu’en 2016, le taux de sous-alimentation était de 4,6% au moment où ce taux était de 13% (la même année) dans les pays développés », a-t-il affirmé.