Reconnaissance de l’Etat de Palestine par trois pays européens: nouveaux acquis politiques engrangés
Proclamé en novembre 1988 par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) au cours d’une session solennelle du Conseil national palestinien à Alger, l’Etat de Palestine est reconnu, aujourd’hui, par 142 pays des 193 Etats membres de l’ONU et continue à engranger de nouveaux acquis politiques avec l’annonce, mercredi, de trois pays européens de leur décision coordonnée de reconnaître l’Etat palestinien.
La Norvège a été le premier pays à annoncer sa décision de reconnaître l’Etat de Palestine à la date du 28 mai. « Le gouvernement a décidé de reconnaître l’Etat de Palestine », a déclaré le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Stre, lors d’une conférence de presse à Oslo, précisant que la décision serait effective à compter du 28 mai.
Le Premier ministre norvégien a lancé par la même occasion « un appel fort » à l’adresse d’autres pays pour qu’ils fassent de même.
La Norvège a été suivie par l’Irlande dont le Premier ministre, Simon Harris, a annoncé tôt le matin, la décision de son pays de reconnaître l’Etat de Palestine, saluant un « jour historique et important pour l’Irlande et pour la Palestine ».
Ces deux pays ont été suivis par l’Espagne qui a fait part également de sa décision de reconnaitre l’Etat palestinien.
« Mardi prochain, le 28 mai, l’Espagne adoptera en conseil des ministres la reconnaissance de l’Etat palestinien », a déclaré, à son tour, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, devant les députés espagnols.
L’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, ont signé le 22 mars à Bruxelles une déclaration dans laquelle elles s’engageaient à reconnaître la Palestine en tant qu’Etat.
Le 9 mai, le gouvernement slovène a lancé le processus de reconnaissance de l’Etat de Palestine sur lequel le Parlement doit se prononcer le 13 juin.
Huit Etats membres de l’UE reconnaissent à ce jour l’Etat palestinien. Il s’agit de la Bulgarie, Chypre, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Suède et la République tchèque.
Quatre pays des Caraïbes : la Jamaïque, Trinité-et-Tobago, la Barbade et les Bahamas ont rejoint, dernièrement, la liste des pays reconnaissant l’Etat de Palestine.
Les Palestiniens saluent la reconnaissance de leur Etat
Le mouvement de résistance islamique « Hamas » a qualifié la reconnaissance de l’Etat de Palestine par trois pays européens d' »étape importante » vers l’établissement de l’Etat palestinien, tandis que l’OLP a salué des moments « historiques ». « Nous considérons cela comme une étape importante vers l’affirmation de notre droit à la terre et à l’établissement d’un Etat palestinien avec Al Qods pour capitale », a déclaré le mouvement dans un communiqué, exhortant « les pays à travers le monde à reconnaître (leurs) droits nationaux légitimes ».
« Nous pensons qu’il s’agit d’un tournant dans la position internationale sur la question palestinienne », a affirmé, de son côté, Bassem Naïm, un haut responsable du mouvement, estimant que ces reconnaissances étaient le résultat de la « courageuse résistance » palestinienne et « de la persévérance historique du peuple palestinien ».
L’OLP a salué, pour sa part, des moments « historiques » après de « longues décennies de lutte ». Il s’agit de « moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (…) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d’oppression, d’abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été soumis », a déclaré Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP, sur le réseau social X.
L’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté le 10 mai, à une écrasante majorité, une résolution soutenant la demande de la Palestine à un statut de membre à part entière de l’Organisation (ONU) lors d’une session extraordinaire d’urgence sur la situation à Ghaza, en proie, depuis plus de sept mois, à une agression génocidaire de l’entité sioniste.
Lors de cette session, l’Assemblée générale a exhorté le Conseil de sécurité à examiner « favorablement » la demande de la Palestine pour une adhésion à part entière. Par ce texte, elle a décidé également, « à titre exceptionnel et sans que cela constitue un précédent », d’adopter plusieurs modalités pour la participation de l’Etat de Palestine à ses sessions et travaux à compter de sa soixante-dix-neuvième session.
Le projet de résolution présenté au nom du groupe des Etats arabes, a reçu 143 votes pour, 9 contre et 25 abstentions. Cette résolution fait suite au veto opposé par les Etats-Unis au Conseil de sécurité le 18 avril, qui a bloqué l’admission de la Palestine en tant qu’Etat membre à part entière de l’ONU. Ce projet de résolution, présenté par l’Algérie, avait recueilli douze voix pour, la Suisse et le Royaume-Uni s’étant abstenus.
Depuis, l’Algérie poursuit ses efforts inlassables pour l’admission de l’Etat de la Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies. « Nous reviendrons plus forts avec le soutien de l’Assemblée générale en faveur de l’adhésion à part entière de l’Etat palestinien à l’ONU », avait promis le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, appelant « ceux qui n’ont pas pu soutenir l’admission de l’Etat de Palestine aujourd’hui à le faire la prochaine fois », car, a-t-il dit, « ce n’était aujourd’hui qu’une autre étape dans le cheminement vers l’adhésion à part entière de la Palestine ».
« Le soutien écrasant à l’admission de l’Etat de Palestine envoie un message on ne peut plus clair : l’Etat de Palestine a une place légitime parmi les membres des Nations unies », a-t-il insisté.
Il a rappelé, à cette occasion, les propos du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a assuré que « les efforts de l’Algérie ne cesseront pas jusqu’à ce que l’Etat de Palestine devienne membre à part entière des Nations Unies ».