PRÈS DE 820 VIOLATIONS DEPUIS UN MOIS : L’entité sioniste dynamite le cessez-le-feu au Liban
Tous les appels formulés régulièrement depuis bientôt un mois par les autorités libanaises restent étrangement inaudibles pour les diplomaties américaine et française, censées veiller à l’application de l’accord.Les violations de l’accord de cessez-le-feu par l’entité sioniste au Liban, marque un cran supérieur. Une frappe aérienne a visé hier matin, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de l’accord, le 27 novembre dernier, la région de Baalbeck, dans l’Est du pays, rapporte l’Agence nationale d’information libanaise (ANI). Le raid a ciblé un immeuble dans la périphérie de la localité de Tarya, heureusement sans faire de victimes, précise la même source. L’attaque est d’autant plus inquiétante pour la suite des événements qu’elle a été perpétrée loin du périmètre frontalier du sud, où les forces sionistes continuent de prétexter des mouvements du Hezbollah pour justifier ses agressions. Depuis la signature de l’accord, les autorités libanaises comptent près de 820 actes de violations par les forces sionistes, aussi bien par voie terrestre qu’aérienne, citant notamment le bombardement de villages frontaliers, la pose d’explosifs dans les habitations, et la coupure de routes. Mardi dernier, le ministère des Affaires étrangères libanais a annoncé le dépôt, pour la première fois, d’une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, pour lui demander de réagir face aux agressions sionistes. Le gouvernement libanais interpelle régulièrement le comité de suivi, regroupant notamment des représentants des gouvernements américain et français —en sus des deux parties concernées, ainsi des responsables de la force intérimaire de l’ONU, la Finul—, pour l’amener également à prendre ses responsabilités.
Indifférence de la communauté internationale
L’accord prévoit, outre la cessation des hostilités durant 60 jours comme première phase, le retrait des forces sionistes de la zone frontalière sud-Liban et un redéploiement de l’armée libanaise dans le périmètre. En somme une réactivation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, adopté à la fin de la guerre de 2006. « Pour que l’armée libanaise puisse accomplir pleinement ses missions, le comité doit (…) faire pression sur l’ennemi israélien pour mettre fin à toutes les violations », a de nouveau plaidé le Premier ministre libanais, Najib Mikati, mardi dernier. Le commandement des Casques bleu de la Finul réclame pour sa part « une accélération du retrait de l’armée israélienne » du sud du Liban. Mais tous ces appels, formulés régulièrement depuis bientôt un mois, reste étrangement inaudibles pour les diplomaties américaines et françaises, garantes de l’application de l’accord. Les deux mois de guerre intensive imposée au Liban (30 septembre-27 novembre), pays confronté à une chronique crise politique, aggravée par une détérioration généralisé des indicateurs économiques, ont fait au moins 3.000 martyrs et des milliers de blessés. Près d’un million de libanais ont par ailleurs dû fuir leur foyers pour échapper aux bombardements. L’infrastructure civile, avec notamment des destructions ayant touché le tissu urbain à Beyrouth et des villages au sud du pays, va demander des années d’efforts et des budgets faramineux pour la reconstruction.