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PÉNURIE ASPHYXIANTE DE CARBURANT ET DÉBÂCLES SÉCURITAIRES : La junte conduit le Mali à sa perte

Par l’entêtement suicidaire des putschistes de Bamako, le Mali risque fort bien de devenir le trou noir sécuritaire de toute la région du Sahel.La pénurie de carburant est de plus en plus intenable au Mali, symbolisant l’impasse intégrale dans laquelle s’est empêtrée la junte militaire au pouvoir à Bamako. Les comptes-rendus médiatiques décrivent une situation en constante détérioration, avec une aggravation accélérée de la situation sécuritaire depuis septembre dernier. Les groupes djihadistes tirent en effet profit de la situation de désordre au sommet de l’Etat, ainsi que de l’incapacité avérée des putschistes à tenir le pays, pour gagner du terrain, resserrant de plus en plus l’étau autour de la capitale. Des analystes sérieux n’excluent pas une chute brutale de Bamako entre les mains des terroristes à court terme au vu de la succession de débâcles militaires des Fama (Forces armées maliennes) et de l’épuisement des artifices politiques usités jusqu’ici par la junte.Depuis un mois, le Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM, affilié à Al-Qaida), qui avait déjà la mainmise sur une bonne partie du territoire, a jeté son dévolu sur des voies d’approvisionnement en carburant, en provenance du Sénégal et de Côte d’Ivoire. Des attaques spectaculaires ont ciblé les convois durant les semaines dernières, mettant en déroute les forces acquises aux putschistes. La toute dernière s’est soldée par le détournement ou la destruction de près de 50 camions citernes, rapportent plusieurs sources. Le résultat en est que l’activité sociale et économique à Bamako s’en trouve asphyxiée.Outre les chaînes tendues et interminables qui se forment quotidiennement devant les stations-services, la pénurie aiguë de carburant provoque l’arrêt de certaines centrales de production d’électricité, perturbe l’activité du transport et entraîne une flambée vertigineuse et généralisée des prix. Face à cette situation, Assimi Goïta et ses lieutenants accumulent les improvisations, en puisant de nouveau dans le registre éculé des alertes aux «plans de déstabilisation» pour tenter de calmer une population déjà paniquée face à l’avancée des groupes terroristes. Dans des régions où ces derniers ont pu établir leurs autorités, à Mopti, ouest du pays, mais aussi Kayes et Nioro du Sahel, dans le sud-ouest, des restrictions «religieuses» de déplacements et de ports vestimentaires ont été imposées aux femmes sous peine de châtiments publics. Selon plusieurs sources sur place, la peur s’est tellement étendue à Bamako que l’on y voit de plus en plus de femmes s’y plier, anticipant un basculement prochain de la situation dans la capitale.

Diversions grossières

Incapable de reprendre le contrôle de la situation, Assimi Goïta, autoproclamé général puis carrément président de la transition (avec la marge élastique de cinq années renouvelables), en juillet dernier, n’a pas trouvé mieux que de griller des fusibles dans son entourage, en limogeant des responsables militaires pour «insuffisances de résultats». Le chef des putschistes a passé les dernières années à accentuer le verrouillage de la vie politique dans le pays, interdisant les partis et les associations et réprimant toute forme de contestation, après avoir entretenu l’illusion du recouvrement entier de la «souveraineté» sur les potentialités du pays.Plus grave, Assimi Goïta s’est lancé dans des actes de dislocation poussé des fragiles équilibres acquis au bout de longs processus de négociations au nord Mali. En janvier 2024, la junte a en effet annoncé «la fin des Accords d’Alger», sur fond d’ergotages hostiles, malgré une retenue et une bienveillance renouvelée du voisin du Nord. La posture, basée sur la recherche continue de bouc-émissaire aux culs-de-sac dans le pays, s’accompagne d’offensives répétées contre des civils dans ce nord que la médiation algérienne avait réussi à rasséréner. Mais parallèlement à l’action de museler un peuple malien qui s’est laissé berner un moment par les promesses lyriques d’un renouveau souverainiste, Assimi Goïta et ses lieutenants ont continué à pousser loin la provocation et la diversion en faisant, entre autres, de la tribune des Nations unies, en septembre 2025, pour la deuxième année consécutive, un prêchoir pour la mauvaise foi et la grossière littérature.

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