Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Badani a révélé, jeudi à Tipasa, la mise en place, en cours, par son département ministériel, de mécanismes pour encourager l’élevage du tilapia rouge, à travers son introduction dans le régime alimentaire d’un nombre d’établissements publics.
« L’introduction du tilapia rouge dans le régime alimentaire de certains établissements publics, dont les universités et les centres de formation professionnelle, vise l’encouragement de l’élevage de ce type de poisson, au vu de sa valeur nutritionnelle et de son prix abordable », a indiqué le ministre à l’ouverture d’une journée d’étude sur « La promotion de la transformation des produits de la pêche et de l’aquaculture », organisée par le Centre national de recherche et de développement en aquaculture (CNRDA) de Bou Ismaïl.
Dans son discours devant un parterre de producteurs et promoteurs d’unités de transformation, entre autres, M. Badani a ajouté que la stratégie du secteur table sur une production de 15.000 tonnes de tilapia rouge durant l’année 2024, avec une prévision d’atteindre 40.000 tonnes à l’horizon 2030, grâce à l’accompagnement des promoteurs de projets d’élevage de ce type de poisson, riche en protéines.
Il a également souligné » l’importance » de l’orientation de son secteur vers l’aquaculture marine et continentale « pour renforcer les capacités de production nationale et couvrir les besoins locaux en la matière, tout en axant sur la promotion de l’industrie de transformation des produits de l’aquaculture dans une perspective de leur exportation à l’avenir ».
« La croissance réalisée dans le secteur de l’aquaculture est une preuve de l’efficience de la politique adoptée en la matière », a-t-il estimé, en outre.
M.Badani a fait savoir que le ministère de la pêche œuvrait en vue d’un relèvement du volume des exportations de poisson, estimé à 300 tonnes en 2021 et 2022, pour un montant d’un (1) million de dollars. « Un chiffre bien en deçà des ambitions du secteur », a-t-il noté.
Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques a rappelé, à l’occasion, les mesures incitatives introduites dans la loi de finances 2024, notamment l’octroi d’une prime de 50 DA aux producteurs de tilapia rouge, pour chaque kilogramme de poisson produit, la réduction de 19 à 9% de la taxe sur la valeur ajoutée pour les entreprises de transformation du tilapia rouge, et l’introduction d’une taxe supplémentaire de 30 DA pour chaque kilogramme importé.
Il a également affirmé la « disponibilité » de son secteur à « accompagner les opérateurs économiques en matière d’aquaculture marine et en eau douce, en développant des activités de transformation des produits de la pêche, le tilapia rouge notamment », soulignant que le secteur « compte actuellement 80 projets de pisciculture de tous types ».
« Les projets d’intégration aquaculture-agriculture (IAA) ont été un succès dans certaines wilayas », a, par ailleurs, estimé le ministre, prévoyant leur « généralisation dans un avenir proche », au vu de « l’importance des capacités détenues par l’Algérie, en termes de maîtrise technique et des ressources en eau, plans d’eau et bassins d’irrigation agricole ».
Au titre des efforts de coopération avec l’Union Européenne dans le cadre du Programme Economie bleue, M. Badani a fait part de la mise au point d’un programme de soutien technique au profit des unités de transformation des produits de la pêche, englobant les axes de formation, d’amélioration des compétences, de gestion, management et des conditions sanitaires à respecter dans le domaine.
A cela s’ajoute le soutien de l’industrie de transformation des produits de la pêche par la facilitation de l’octroi des crédits bancaires à zéro intérêt, pour l’investissement.
Concernant les certificats sanitaires nécessaires pour l’importation des matières premières utilisées dans les unités de transformation, le ministre de la Pêche a indiqué qu’une hausse a été décidée dans le volume des matières importées afin de couvrir les besoins de ces unités, parallèlement au prolongement de la durée de validité du certificat sanitaire à six (6) mois, pour leur faciliter le travail.