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Naâma: retour de l’élevage de la race ovine «Deghma», une étape importante pour sa valorisation

Après un recul notable observé durant plusieurs décennies, l’élevage de la race ovine « Deghma » connait ces dernières années une avancée importante dans la wilaya de Nâama, qui ambitionne de ressusciter cette race appelée également « El Hamra ».

Dans cette optique, le Centre d’insémination artificielle et de l’amélioration génétique (CIAAG), sis dans la commune de Belhandjir (Naâma), déploie d’intenses efforts pour la préservation des caractéristiques génétiques de cette race et, surtout, pour assurer sa reproduction en masse.

En effet, dans le but de concrétiser cette démarche, le CIAAG a mis en œuvre un programme portant sur la reproduction de « mâles reproducteurs », dans l’objectif stratégique de produire une lignée pure de la « Deghma », cette race ovine appelée ainsi en raison de la couleur roussâtre de sa laine par les éleveurs de la wilaya de Naâma et de l’ensemble de la région des Hauts-Plateaux de l’Ouest.

Parallèlement à ces actions, des démarches sont également entreprises auprès des éleveurs de la région pour les sensibiliser à intensifier l’élevage de cette race, en vue de la « réintégrer » dans l’espace pastoral de la wilaya, a déclaré le responsable du CIAAG, Rebbouh Boubekeur.

La même source a souligné, par ailleurs, que le programme initié par le CIAAG de Naâma s’appuie sur les techniques vétérinaires les plus avancées en la matière pour la préservation de la race « Deghma », précisant que les activités du Centre sont menées en collaboration avec l’Institut technique de l’élevage des ruminants, basé dans la commune de Aïn Lahdjar, dans la wilaya de Saïda.

Les démarches initiées par le CIAAG de Naâma ont déjà donné lieu, en outre, à la création d’une pépinière d’étalons à l’effet de permettre aux spécialistes du Centre de procéder à des essais pratiques dans le but de mettre à la disponibilité des éleveurs locaux les données de la banque génétique, et ce parallèlement à la mise en œuvre d’une série d’essais pratiques auprès des éleveurs de la wilaya de Naâma et des régions limitrophes ayant adhéré à la démarche pour l’élevage « intensif » de cette race.

Le programme porte, également, sur la constitution d’un cheptel de jeunes mâles, qui sont retenus parmi les sujets les plus sains et répondent aux caractéristiques génétiques voulues, a-t-on encore expliqué de même source.

Le choix du régime alimentaire du cheptel n’a pas été négligé pour autant dans le cadre de la mise en œuvre de cette démarche. Les techniciens du CIAAG préconisent, à cet effet, des plantes endémiques à la région, à l’instar de l’alfa et de l’armoise, qui prolifèrent à profusion dans cette partie du territoire national, indique-t-on.

Les vétérinaires de cette structure, relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, qui font part de l’existence d’un cheptel de jeunes étalons de la race « Deghma » de quelque 160 têtes, s’attellent à documenter et à consigner toutes les données relatives à ce cheptel, et à pratiquer des croisements dans le but d’aboutir à une race « pure et saine ».

Selon des données relatives à cette race ovine, la « Deghma » se caractérise par un corps très ramassé, un format petit et court sur pattes, un gigot arrondi et des côtes profondes. La couleur de la peau est brune, les muqueuses noires, la tête et les pattes sont de couleur rouge acajou, foncé à presque noire. Sa laine est blanche tassée avec des mèches colorées et carrées. La queue est fine et d’une longueur moyenne. Elle est également connue pour son comportement alimentaire sélectif.

A noter que la brebis met bas, au cours d’une saison, deux à quatre agneaux, selon les explications fournies par le président de l’Association de wilaya de préservation de la race « Deghma », Meftah Miloud.

Expliquant les causes à l’origine de la tendance à la disparition de cette race, M. Meftah a cité, notamment, son exportation massive, durant la période coloniale, vers les marchés européens, la contrebande qui l’avait particulièrement ciblée durant les années 1990, ainsi que la « concurrence » de la race des Ouled Djellal, qui semble la plus prisée des éleveurs de la région.

 

Les éleveurs attendent avec impatience le retour de la race « Hamra » sur les marchés

 

L’éleveur Hachemi Heddou, de la région de Belgrad, dans la commune de Sfisifa, qui a réussi à élever un troupeau de 20 têtes ovines de la race « Deghma », fait appel aux autorités de la wilaya et les responsables du secteur de l’agriculture et du développement rural à relancer l’activité d’élevage de cette race, dans le cadre de la relance du développement de l’économie nationale.

Il a appelé à mettre en place les conditions appropriées pour leur reproduction, en diffusant la culture de leur élevage et en encourageant les investissements rentables dans le domaine de l’intensification de leur nombre, afin de redonner à la brebis « El Hamra » sa place sur le marché national, étant donné qu’elle est « très économique » en termes de coûts d’élevage et se distingue par la qualité de sa viande et de sa laine.

Le Centre d’insémination artificielle et d’amélioration génétique de Belhandjir œuvre, dans le cadre de son programme d’action « à court terme »,  à l’ouverture d’un laboratoire technique pour améliorer les méthodes de mise en œuvre d’une technique précise de stockage du sperme et de préservation des gènes avec des ressources génétiques précieuses, afin de les transférer pour améliorer les troupeaux et préserver le cheptel local, a-t-on appris du vétérinaire principal du même centre, Sedrini Mohamed.

Cette technique, connue sous le nom de « congélation du sperme », sous la direction d’une équipe de chercheurs du Centre national d’insémination artificielle et d’amélioration génétique de Baba Ali d’Alger, permettra d’éviter la baisse de la vitalité des spermatozoïdes sur une longue période, de réduire les coûts des étalons reproducteurs et intensifier l’opération d’insémination artificielle, a-t-on expliqué.

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