M’sila: le barrage vert, un projet environnemental à dimension économique
Le projet de réhabilitation et d’extension du barrage vert fait l’objet, dans la wilaya de M’sila, d’une attention toute particulière dès lors qu’il s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Etat visant à lutter contre la désertification et la sécheresse, et d’adapter les régions steppiques aux effets du changement climatique.
Le projet, dans la wilaya de M’sila, s’étend sur une superficie de plus de 433.000 hectares, englobant 36 communes, et représente 22,9 % de la superficie totale de la wilaya du Hodna et 19,7 % de la superficie du barrage vert à l’échelle nationale, selon le Conservateur des forêts, Mohamed Ameur.
Dans le cadre de la concrétisation du plan d’action pour la réhabilitation, l’extension et l’aménagement du barrage vert, la wilaya a bénéficié, au titre de l’année 2023, d’un programme de 1,42 milliard de DA incluant 36 communes.
Le projet, dont l’étude technique a été réalisée 2014 par le bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), a été confié au groupe génie rural (GGR) qui doit exécuter les travaux de réhabilitation et porter la superficie à 438.350 hectares « d’ici à 2035 », a expliqué M. Ameur.
Selon ce responsable, le projet, mis en œuvre conformément à l’étude du BNEDER, comporte différents axes, à savoir la réhabilitation et l’extension des zones forestières, et la réhabilitation des terres agricoles et pastorales, où les opérations programmées ont été préparées et contrôlées en coordination avec les commissions locales sous la supervision des chefs de daïras, de la conservation des forêts, du Haut-commissariat au développement de la steppe, les services agricoles et les citoyens à travers l’intégration des agriculteurs, des éleveurs et de divers secteurs concernés.
La concrétisation du projet du barrage vert mettra à contribution la direction des services agricoles, en charge de l’ouverture et de la préparation des pistes agricoles, ainsi que de la plantation d’arbres fruitiers, le Haut-commissariat au développement des steppes, en charge de l’ouverture de pistes rurales, de la plantation pastorale et de la préparation du barrage de dérivation.
Le projet d’aménagement et d’extension du barrage vert sera concrétisé sur le terrain par des plantations forestières sur 46 hectares, et la mise en terre d’une ceinture verte sur 17 hectares, en plus de 10 hectares plantés d’arbres fruitiers.
Objectifs environnementaux et impact économiques
La même source a souligné l’importance du projet pour atteindre les objectifs de développement durable, à même d’assurer un environnement propice à la création de richesses pour la croissance économique, la sécurité alimentaire et la stabilité sociale en réduisant la dégradation des terres et l’avancée du sable.
Pour cela, les efforts tendront vers des « plantations économiques résistantes à la sécheresse » au profit des populations riveraines du projet, vers la stabilisation du sol et l’extension du couvert végétal.
La même source a évoqué, dans ce contexte, la possibilité de bénéficier, dans la foulée du projet, de fruits et de fourrages pour le bétail, tout en contribuant à la création d’emplois permanents et temporaires.
M. Ameur a décrit le projet comme « la plus grande réalisation destinée à lutter contre la désertification en Algérie, et même au niveau régional, depuis son démarrage dans les années 1970 par les éléments de l’Armée nationale populaire dans le but de créer une ceinture verte s’étendant sur 3 millions d’hectares, d’une longueur de 1.500 km et une largeur d’environ 50 km, couvrant l’espace steppique, les hauts plateaux et une partie de l’Atlas saharien ».