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MATIÈRES PREMIÈRES : « Le cours du blé est baissier et retrouve son niveau d’avant le conflit en Ukraine »

Le grain doré oscille autour de 280 à 285 euros la tonne, loin de son plus haut historique, à 438 euros la tonne, atteint mi-mai 2022, observe, dans sa chronique, Laurence Girard. La vague de froid qui glisse sur la France fait chaud au cœur des agriculteurs. Noël et réveillon au balcon, loin des tisons, ont attisé leurs craintes. Dans les champs, la chaleur inhabituelle poussait les feux de la croissance des plantes. Et ce, jusqu’à la mi-janvier. De quoi susciter de la frilosité dans les rangs des céréaliers. Déjà, pendant tout le mois d’octobre 2022, au moment des semis de blé et d’orge d’hiver, les températures ont été anormalement douces. Des conditions de semis bonnes, voire trop bonnes. Les premières feuilles montraient même leur nez. Or, une pousse trop rapide rend la plante sensible au gel. Heureusement, s’est ensuivie une période froide avec une descente progressive en température, et la nature a, enfin, pu se mettre en dormance.

Ce mercure primesautier donne des sueurs froides aux céréaliers. « L’état des cultures est pour l’instant très bon et très en avance. Nous étions inquiets, mais le froid actuel est une très bonne nouvelle », résume Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé dans les grandes cultures de FranceAgriMer et céréalier dans la Marne.

Risque de récession mondiale

Un autre thermomètre est suivi de près par les céréaliers, celui des marchés. Or, il subit également un coup de froid. « Le cours du blé meunier est baissier », affirme Arthur Portier, du cabinet Agritel, avant de préciser : « Il oscille autour de 280 à 285 euros la tonne et retrouve ainsi son niveau d’avant le conflit ukrainien. » A comparer au plus haut historique, à 438 euros la tonne, atteint, mi-mai 2022, en pleine bulle spéculative des matières premières.

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