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Massacres du 8 mai 45: un génocide qui a fait tomber le dernier masque du colonialisme français

L’Algérie célèbre, jeudi, la Journée nationale de la Mémoire commémorant le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, qui ont fait tomber le dernier masque du colonialiste français après avoir commis un crime de droit international, un génocide prémédité dont la responsabilité pénale internationale incombe à ses auteurs.

Ces massacres atroces ont fait tomber le dernier masque de la « mission civilisatrice du colonialisme » que la France voulait promouvoir, les rapports ayant révélé, à l’époque, que les actes de violence et de répression contre des dizaines de milliers d’Algériens, descendus dans les rues de Sétif, Guelma, Kherrata et d’autres villes, pour célébrer la fin de la Seconde Guerre mondiale et rappeler à la France ses promesses envers ceux qui avaient contribué à sa protection, avaient été déclenchés par l’expression de la revendication de l’indépendance et le ralliement autour de l’emblème national, qui a fait une apparition historique ce jour-là.

Le premier manifestant tombé en martyr en étreignant le drapeau national, le jeune Saâl Bouzid, a mis à nu le visage brutal du colonialiste qui avait encerclé les Algériens dans une zone restreinte durant plusieurs semaines, en utilisant tous les moyens militaires (navires, avions, artillerie lourde et troupes spéciales), le but étant d’exterminer tout Algérien aspirant à la liberté et à la dignité.

Quelques mois plus tard, le même procédé d’humiliation a été consacré dans la Constitution de la Quatrième République française qui considérait l’Algérien comme un « citoyen français de seconde zone », ce que les différents gouvernements successifs de la Cinquième République n’avaient de cesse de rappeler à chaque fois que le drapeau algérien était hissé haut.

C’est pourquoi la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’instituer le 8 mai Journée nationale de la Mémoire revêt une symbolique et des significations d’une importance capitale. Il s’agit d’une occasion d’évoquer la mémoire des « martyrs de la dignité et de la liberté », comme il les avait décrits lors d’une précédente occasion, et d’une opportunité pour « s’enorgueillir des chapitres d’un parcours national riche en luttes, de génération en génération ».

La noblesse du message transmis à travers les générations et l’immensité des sacrifices consentis pour recouvrer la terre et la liberté, ont fait de la Mémoire nationale « un dossier imprescriptible qui ne tombe pas dans l’oubli et ne tolère ni concession ni compromis », comme l’a réaffirmé le président de la République qui s’est engagé à traiter ce dossier, placé « au centre des préoccupations de l’Etat », de manière « objective, audacieuse et équitable envers la vérité historique », une vérité que les autorités françaises tentent de taire, voire de falsifier, à ce jour tant le bilan de leur histoire coloniale est accablant.

Le bilan de la répression subie par les Algériens dans le Nord-Constintinois il y a 80 ans, est lourd et macabre: plus de 45.000 morts, des tribus et des villages entiers anéantis, des scènes de destruction horribles ayant provoqué l’indignation de plusieurs pays dans le monde, selon un rapport du consul général britannique de l’époque, John Eric Maclean, soumis aux autorités de son pays pour les alerter sur l’horreur des génocides commis contre des citoyens désarmés.

Il s’agit d’un crime d’Etat, d’une guerre génocidaire, un acte criminalisé par le Droit international.

Le blackout exercé par les autorités françaises à l’égard de ces massacres est en lui-même un crime, car de l’avis de certains historiens, le nombre réel de martyrs dépasserait de loin celui déclaré, dont la vérification n’était pas chose aisée au lendemain de l’indépendance d’autant que l’Etat français a détourné les archives algériennes, y compris les registres de l’Etat civil de l’année 1948.

Pis encore, il a recouru à la promulgation de lois protégeant les auteurs de crimes coloniaux et interdisant la consultation des documents d’archives.

Ce qui est certain, c’est que 80 ans après ces massacres, le drapeau pour lequel le chahid Saâl a sacrifié sa vie, continue de flotter très haut, portant les luttes du peuple algérien et restera le symbole de la Révolution du 1e novembre 1954. Il est conservé aujourd’hui dans le Musée du Moudjahid dans la wilaya de Sétif, témoin de la fidélité de générations successives au serment des chouhada.

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