L’endettement des multinationales a atteint des sommets en 2024
L’endettement des 933 plus grandes entreprises mondiales s’est élevé à 7 802 milliards de dollars au 1er juin 2024, en hausse de plus de 6 % sur un an. Un constat économique alarmant. L’endettement des plus grandes entreprises mondiales augmente et a atteint un nouveau record, selon le rapport annuel de Janus Henderson paru mercredi. Mais la hausse des taux d’intérêt va les rendre plus réticentes à emprunter, relativisent les experts. L’endettement du panel de 933 entreprises au niveau mondial (tous secteurs hors financier et immobilier) s’est élevé à 7 802 milliards de dollars au 1er juin 2024, a précisé le gestionnaire d’actifs, soit le niveau le plus important depuis la première édition en 2014. C’est une hausse de 6,2 % à taux de change constant par rapport à il y a un an. Les entreprises du secteur des télécommunications demeurent les plus endettées, notamment Verizon (1er, 172 milliards de dollars), AT&T (4e, 154 milliards), Deutsche Telekom (5e, 153 milliards), Comcast (6e, 102 milliards). Mais le secteur des services aux collectivités est celui qui a le plus contribué à l’augmentation de la dette en raison « d’importantes dépenses d’investissement et des dividendes », selon le rapport.
Une hausse des taux peu influente
À l’inverse, les profits colossaux des compagnies pétrolières leur ont permis de ramener leur endettement au plus bas depuis près de dix ans. Le gestionnaire d’actifs prévoit que ce stock de dette diminue dans les prochains mois. « La hausse des coûts d’emprunt et le ralentissement de l’activité économique devraient inciter les entreprises à chercher à rembourser une partie de leurs dettes », selon Janus Henderson. Mais jusqu’ici, la hausse des taux, provoquée par les banques centrales afin de réduire l’inflation, n’a eu qu’un impact limité sur les grandes entreprises, avec une hausse des coûts des intérêts limitée à 5,3 % à taux de change constant : les entreprises empruntent en effet sur le marché obligataire à taux fixes, ce qui les protège jusqu’à ce qu’elles doivent refinancer leur dette.