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Le rôle des zaouias algériennes dans la lutte contre le colonisateur mis en exergue

Les participants au colloque annuel de la zaouia Taïbia d’Oran, tenu lundi au centre culturel de la zaouia, ont mis en exergue le rôle des zaouias dans la lutte contre le colonisateur et la préservation de l’identité culturelle et religieuse des Algériens à travers l’histoire.

Dr Dahou Feraoun de l’université de Mostaganem a insisté dans son allocution d’ouverture des travaux de ce colloque, organisé par la zaouia Taïbia d’Oran, en collaboration avec l’équipe de recherche dans la culture et la communication de l’université de Mostaganem, intitulée  » le rôle des zaouïas dans la formation de l’identité culturelle algérienne », que nombre de résistances populaires contre le colonisateur français, depuis le début de l’occupation et jusqu’au déclenchement de la guerre du 1er novembre 1954, avaient comme leaders des personnalités de différentes confréries soufies algériennes.

Le même intervenant a cité les premiers noyaux de la résistance populaire algérienne contre le colonisateur français notamment dans la région de la Mitidja, au centre de l’Algérie, sous la direction de personnalités associées à la Zaouia et au soufisme, dont Cheikh Si Zaamoum et Cheikh Larbi Benmoussa.

Il a poursuivi avec la lutte menée par l’Emir Abdelkader, suivie de celle de Cheikh Bouâmama, El Mokrani et Zâatacha, ainsi que la révolution de Cheikh Amoud dans le sud de l’Algérie et d’autres.

Dr Hamou Feraoun a indiqué que  » la lutte de personnalités influencées par la pensée soufie en Algérie s’est poursuivie pendant la période de lutte politique et durant la révolution du 1er novembre, avec des personnalités telles que Messali El Hadj, Hocine Aït Ahmed et d’autres personnalités qui ont lutté pour permettre aux Algériens de conquérir leur liberté et leur indépendance, que ce soit par la lutte politique ou par la lutte armée ».

Pour sa part, le professeur Belghit Mohamed Seddik du Centre universitaire d’El Bayadh a souligné que « l’implication des cheikhs des Zaouias et des hommes des confréries soufies dans la lutte contre la colonisation a précédé de loin l’occupation française, ce qui est confirmé par la participation des cheikhs des Zaouias, dont le fondateur de la zaouia chikhiya à Labiodh Sidi Cheikh, dans la Wilaya d’El Bayadh, aux combats de libération de la ville d’Oran sous l’emprise de l’occupation espagnole, qui mourut en 1616 des suites des blessures qu’il reçut lors d’une des batailles pour la libération de la ville d’Oran.

Il a ajouté que « les cheikhs de la zaouia ont œuvré à transmettre leur esprit du djihad à leurs enfants et petits-enfants et leur ont inculqué les valeurs de sacrifice et de lutte, comme en témoigne Cheikh Bouâmama, petit-fils du fondateur de la zaouia  » Rayat El Djihad  » contre les colonisateurs français, plus de deux siècles après la mort de son arrière-grand-père ».

Cheikh Belaïd Balrouaine, Imam à la Wilaya de Mascara, a souligné que « les zaouias en Algérie étaient liées au concept de « Ribat » afin de protéger le pays de la menace extérieure, et elles participaient avec le peuple dans diverses batailles pour vaincre le colonialisme espagnol, puis français, en participant au « Ribat talaba » à Oran pour la libérer de l’occupation espagnole, sachant que ce ribat a vu la participation de zaouias coraniques de différentes wilayas de l’Ouest du pays, au cours de laquelle des milliers de talaba adeptes de cette zaouia sont tombés au champ d’honneur ».

Dr Halima Moulay, chercheure au centre de recherches anthropologiques sociales et culturelles (CRASC) d’Oran, a souligné que les zaouias algériennes ont constitué, au début du 8ème siècle de l’hégire, une source de sécurité spirituelle, religieuse et culturelle pour les algériens, à travers la diffusion des sciences et connaissances religieuses, et qui ont contribué à protéger la société contre divers types de dérives, en plus de participer aux opérations militaires pour affronter les occupants.

Dr Mohamed Bendjabour, professeur à l’Université d’Oran 1  » Ahmed Ben Bella « , a relevé, de son côté, que  » les zaouias en Algérie, qui sont actuellement au nombre de plus de 1.600, sont des institutions religieuses intégrées qui, en plus de leur rôle éducatif, jouent un rôle majeur au bénéfice de la société, en préservant l’identité nationale des algériens, dans la continuité de leur rôle depuis des siècles à faire face aux différents types de colonialisme « .

Le cheikh de la zaouia Taïbia, Cheikh Moulay Hassan El Ouazzani, a souligné que  » les zaouias en Algérie, dont la zaouia Taïbia, ont été depuis leur fondation, un phare de guidance et de foi, œuvrant à la diffusion des enseignements et préceptes de l’islam, prêchant les vertus et les mœurs honorables, apportant un soulagement aux affligés et soutenant les opprimés ».

Au cours de l’année écoulée, selon M. Bouâmama Larbi, coordinateur du colloque, cette rencontre annuelle de la zaouia Taïbia à Oran a abordé le thème des « maoussim culturels populaires en Algérie: rôles et significations symboliques dans une conjoncture de communication en mutation ».

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