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Le Polisario dit NON au projet de résolution américain

À la veille d’une réunion consultative à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies au niveau des experts sur la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), le Front Polisario a exprimé un rejet total du projet de résolution américain, qualifié de « déviation grave et sans précédent » des principes du droit international et des résolutions onusiennes sur la décolonisation du Sahara occidental.Le projet, diffusé le 22 janvier 2025 par les États-Unis en tant que secrétaire du Conseil, vise à prolonger le mandat de la Minurso jusqu’au 31 janvier 2026, tout en urgeant les parties à engager des négociations « sans délai ni conditions préalables ». Mais pour le Polisario, qui a reçu une copie du projet de résolution présenté par les États-Unis d’Amérique aux membres du Conseil de sécurité il y a deux jours, ce texte reflète la position unilatérale de Washington, favorisant l’État occupant, le Maroc, et légitimant une occupation illégale de parties de la République sahraouie. « Il sape les fondements du processus de paix international et porte atteinte au statut international de la région », écrit le Dr Amar, soulignant que le document contient des éléments inacceptables dans leur ensemble et dans le détail.Dans cette lettre, signée par le représentant du Front auprès de l’ONU et coordinateur avec la Minurso, adressée au président du Conseil, l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, le Polisario réaffirme avec force le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, tel que confirmé par la Cour internationale de Justice. La souveraineté sur le Sahara occidental appartient exclusivement au peuple sahraoui, qui jouit d’un droit « non négociable et imprescriptible » à disposer librement de son destin sous l’égide des Nations unies. Toute approche imposant une solution préétablie, restreignant ce droit ou fixant à l’avance les résultats des négociations, est « totalement inacceptable », martèle le représentant.

Washington accusé de «grave dévoiement» de la Charte onusienne

Le Front Polisario rappelle que le Conseil de sécurité a toujours basé le processus sur des négociations de bonne foi, sans conditions préalables, en vue d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conforme à la Charte des Nations unies, mais, cette fois-ci la lettre accuse Washington d’un « grave dévoiement » de la Charte onusienne.Le texte transforme, selon le Polisario, le Conseil en un outil légitimant l’occupation marocaine, violant le droit international et l’entier système des résolutions antérieures. Le Front, attaché à une paix juste malgré ses « énormes concessions et sacrifices », a récemment présenté une proposition élargie au secrétaire général de l’ONU, en signe de bonne volonté. Toutefois, il pose une ligne rouge claire : « Si le projet de résolution est adopté sans que les éléments susmentionnés soient pris en considération et traités de manière efficace, [le Front] ne participera à aucun processus politique ni à aucune négociation sur la base de son contenu ».

Le Front appelle à créer les conditions d’un engagement sérieux

Dans une démarche qui relève d’une stratégie proactive, le Front exhorte les parties prenantes à exercer leur influence pour créer les conditions d’un engagement sérieux : des négociations crédibles, limitées dans le temps, sous l’égide onusienne, garantissant l’autodétermination sahraouie. « C’est la seule voie valable qui permettra d’instaurer une paix juste et durable dans notre région », conclut la lettre, appelant le Conseil à rester fidèle aux principes de la Charte.Cette offensive diplomatique intervient dans un contexte où le projet américain tente d’imposer la proposition d’autonomie marocaine comme cadre exclusif de négociation, réduisant le mandat de la Minurso à trois mois et réaffirmant les résolutions passées tout en soutenant les efforts du secrétaire général. Or, pour le Polisario, cela ignore l’avis de la CIJ -rendu le 16 octobre 1975, affirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination-et risque de miner la crédibilité de l’ONU après un demi-siècle de statu quo. Le Dr Ammar conclut sur un ton intransigeant : le Front « ne négociera pas sous la contrainte et ne sera pas complice d’une mise en scène diplomatique ignorant le droit du peuple sahraoui à l’indépendance ».

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