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Le Maroc a exporté 1,1 million de tonnes de phosphate sahraoui en 2020 selon un rapport

Au cours de l’année 2020, le Maroc a exporté illégalement 1,1 million de tonnes de phosphate à partir du Sahara occidental pour une valeur de 170,8 millions de dollars, indique le rapport du WSRW (Western Sahara Resource Watch), un observatoire chargé du suivi de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental.

Dans son rapport rendu public mardi, le WSRW signale que durant l’année 2020, le phosphate sahraoui a été transporté par 22 navires vers différentes destinations, signalant que l’Inde et la Nouvelle Zélande ont été les premiers importateurs de ce minerai dans le cadre d’accords passés avec la société marocaine (OCP) spécialisée dans l’extraction du phosphate.

Le WSRW explique, à ce propos, que l’OCP n’a aucun droit d’exporter le phosphate du Sahara occidental, ajoutant que les exportations ont été approximativement au même niveau que celles de l’année 2019.

La même source révèle que l’Inde et la Nouvelle Zélande importent respectivement 64% et 20,41% du phosphate sahraoui.

Ces deux pays sont suivis par le Brésil, le Japon et « très probablement » la Chine et les Philippines, selon le rapport.

Le document indique également que deux fournisseurs d’équipements miniers, à savoir Continental et Epiroc ont quitté le Sahara occidental « sous la pression des investisseurs ».

« L’exportation illégale du phosphate est une importante source de revenus pour le Maroc qui occupe militairement une grande partie du Sahara occidental, ce qui est contraire au Droit international », soutient le rapport qui rappelle que des représentants du peuple sahraoui ont, à maintes reprises, attiré l’attention de l’Organisation des Nations unies et des compagnies étrangères impliquées dans l’exploitation des ressources naturelles de ce pays.

En février dernier, le WSRW a mis en garde les sociétés Cesari Fertilizantes (Cefértil) et Copebras au Brésil contre l’utilisation du phosphate en provenance du Sahara occidental occupé en violation du droit international.

L’observatoire qui a retracé l’itinéraire des navires transportant des cargaisons de phosphate en provenance des territoires sahraouis occupés jusqu’au port de Santos, situé dans l’Etat de Sao Paolo dans le sud du Brésil et vers un site industriel à Cubatao, a indiqué avoir observé depuis juillet 2019 plusieurs expéditions de phosphate naturel du Sahara Occidental vers le Brésil pour en faire des engrais.

En juillet 2019, le vraquier Orient Tribune a jeté l’ancre dans les ports de Salvador et d’Antonina.

En octobre 2019, le Wulin a accosté à Santos.

Rien qu’en 2020, trois expéditions, transportant conjointement environ 100 000 tonnes de phosphate naturel du Sahara Occidental ont rejoint le Brésil, avait relevé le WSRW.

« Le commerce du phosphate du Sahara occidental est très controversé.

Les Nations unies considèrent le Sahara occidental un territoire non autonome (…) Comme stipulé par la Cour internationale de justice (CIJ) et réitérée dans quatre arrêts consécutifs de la Cour européenne de justice, le Maroc n’a ni souveraineté ni mandat international pour administrer le territoire », a indiqué l’observatoire dans une lettre adressée au groupe brésilien Cesari, propriétaire de Cefértil et Copebras, une filiale du groupe chinois China Molybdenum (CMOC).

WSRW est formé d’organisations et de militants originaires d’une quarantaine de pays.

Ils se sont engagés en faveur de la cause sahraouie avec pour priorité de révéler au grand jour l’exploitation illégale des ressources naturelle de ce pays.

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