
La Radio algérienne commémore, ce mardi, le 69e anniversaire de la création de la radio clandestine, un événement majeur à travers lequel les Algériens se remémorent le rôle des médias dans la mobilisation des combattants et l’éveil de l’esprit de lutte et de résistance révolutionnaire face à la propagande coloniale malveillante.
La radio clandestine algérienne, fondée le 16 décembre 1956 sur ordre de la direction de la Révolution, à sa tête le regretté moudjahid Abdelhafid Boussouf, alors chef de la cinquième wilaya, n’était pas un simple son diffusé dans les airs. Elle constituait une tribune révolutionnaire reprise par les combattants sur les champs de bataille, ainsi qu’un message de lutte noble perçu par les soutiens de la Révolution en dehors de l’Algérie.
La bataille des ondes face à la bataille des armes
Les premières paroles annonçant le lancement de la radio clandestine furent : « Ici la Radio de l’Algérie libre et combattante… la voix de l’Armée de libération et du Front de libération nationale vous parle du cœur de l’Algérie ». Elles représentaient un défi majeur pour le colonialisme français, qui tentait par tous les moyens d’étouffer la Révolution.
En peu de temps, grâce à ses ondes, la radio est devenue le bras médiatique ayant contribué à réaliser le rêve des moudjahidine de défendre la juste cause algérienne et de raviver la confiance dans le cœur des combattants, notamment grâce à la contribution remarquable du défunt Issa Messaoudi, dont la voix puissante porta l’écho de la Révolution algérienne à l’étranger, influençant profondément les Algériens et semant la crainte dans le camp du colonisateur.
Un média révolutionnaire et résistant
L’historien Zouheir Hammam affirme, dans une déclaration à Multimédia de la Radio algérienne, que la création de la radio clandestine a permis d’encourager les combattants et de les sensibiliser à l’importance de la participation à la lutte armée, tout en faisant face à la propagande coloniale qui cherchait constamment à minimiser la portée de la Révolution algérienne. Il souligne qu’elle constituait un outil national de rassemblement et de renforcement de l’esprit patriotique entre les différentes régions du pays, dépassant toutes les barrières et frontières imposées par le colonialisme français.
Le même intervenant a ajouté que la création de la radio clandestine a constitué le noyau de la formation d’une génération de journalistes engagés dans les causes nationales et sociales. Il a insisté sur le fait que ce moment historique représente un symbole de résistance et de créativité médiatique au service de la patrie, tout en mettant en lumière l’importance du travail médiatique indépendant dans le renforcement de l’unité et de la résilience face aux défis qu’a connus la Révolution de libération. La radio fut également une plateforme de mobilisation intellectuelle et culturelle globale, soutenant les valeurs nationales et préservant l’identité algérienne face aux tentatives du colonialisme français de l’effacer.
Une identité indélébile
Zouheir Hammam a insisté sur la nécessité de se souvenir de ces étapes historiques à travers l’évocation des symboles de la Révolution de libération, parmi lesquels la date de création de la radio clandestine. Il a considéré cette date comme un véritable point de départ pour tous les acteurs de la société afin de prendre conscience de l’importance des médias, y compris la presse, dans le soutien du mouvement national. Il a également souligné que le développement technologique actuel, ouvert sur le monde, doit être exploité pour renforcer la cohésion nationale et préserver l’identité algérienne.




