Justice : « e-nyaba » pour une meilleure prise en charge des plaintes et requêtes
Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati a affirmé, jeudi à Constantine, l’importance d’exploiter le parquet électronique (e-nyaba) pour une meilleure prise en charge des plaintes et requêtes envoyées aux parquets de la République au niveau des tribunaux et celui de la Cour de justice, notamment au vu des moyens mobilisés dans ce sens par l’Etat pour rapprocher l’administration du citoyen.
Après avoir reçu des explications, en marge du l’inauguration du nouveau siège de la Cour de justice de Constantine, sis à proximité de la rue Ain el Bey, commune de Constantine, Zeghmati a souligné qu’il était question dans le cadre de la nouvelle orientation adoptée par le Gouvernement de «développer l’administration électronique et de promouvoir le secteur de la justice, à travers l’amélioration des services fournis à distance et une meilleure prise en charge des plaintes des citoyens et requêtes envoyées aux parquets de la République au niveau des tribunaux et au parquet de la Cour de justice».
Selon les explications fournies au ministre, 40 affaires ont été traitées par voie électronique au niveau de la Cour de justice de Constantine durant la période allant de janvier 2020 à janvier 2021.
Le ministre a insisté, dans ce sens, sur « l’importance de la publicité et de la vulgarisation de l’utilisation du service e-nyaba, à travers les différents médias audiovisuels et écrits ».
Il a estimé, en outre, que ce service « n’est pas dûment exploité dans la wilaya de Constantine », préconisant davantage d’efforts pour mieux communiquer avec le citoyen à travers les médias.
Le ministre de la justice a souligné, en outre, que le taux des jugements rendus par contumace durant la période considérée au niveau de la Cour de justice de Constantine (35%) demeure « important et inacceptable », compte tenu de la nouvelle orientation adoptée par l’Etat portant essentiellement sur l’information du citoyen.
A cet égard, il a annoncé la tenue de réunions périodiques pour revoir les moyens de réduire le nombre des jugements rendus par contumace et leur trouver une solution afin de notifier le citoyen, en utilisant tous les moyens disponibles, « et même la radio s’il est nécessaire », a-t-il affirmé.
Dans le même contexte, Zeghmati a souligné «la nécessité d’œuvrer sans relâche au développement du système de communication avec les citoyens, à travers l’exploitation optimale des moyens assurés par l’Etat, à l’instar des SMS et textos, de la signature électronique et des procès par visioconférence », estimant qu’un tel nombre de jugements rendus par contumace constitue « une perte de l’effort fourni par la police judiciaire, ainsi qu’une perte de temps et d’argent ».
Le nouveau siège de la Cour de Constantine, ayant nécessité une enveloppe financière de 2,935 milliards DA, occupe une superficie de 27.442 M2 et compte un rez-de-chaussée, 9 étages supérieurs, deux sous-sols, 6 salles d’audience, une salle de conférence d’une capacité de 302 sièges, 160 bureaux, 3 salles de réunion, une bibliothèque et 7 salles d’archives.
Assurer une formation continue aux fonctionnaires de la Justice
Zeghmati, a mis l’accent, jeudi, sur « l’impérative formation continue des fonctionnaires de la Justice et des contacts permanents avec l’Université ».
Lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau siège de la Cour de Constantine dans le cadre d’une visite à la wilaya, Zeghmati a appelé toutes les autorités judiciaires à se rapprocher de l’université, étant « le socle du Savoir et des sciences », relevant, dans ce sens, l’importance de la formation continue des fonctionnaires du corps de la Justice, à l’instar des magistrats, les huissiers de justice, les notaires et les effectifs du greffe et ce dans l’objectif d’être au diapason des développement que connaît le monde.
« Le corps de la Justice accuse un retard dans nombre de domaines, dont l’environnement, la technologie, la cybercriminalité et les énergies renouvelables. Nous devons rattraper ce retard car le savoir et l’économie régissent le monde d’où l’impératif de mettre le secteur la Justice au diapason des développements que connaît le monde », a poursuivi le ministre.
Soulignant que « les magistrats ayant une expérience dans le domaine économique étaient peu nombreux », Zeghmati a déclaré : »Je suis convaincu du niveau de l’Université algérienne et nous avons des universités pionnières.
Les compétences algériennes diplômés des universités nationales en sont la meilleure preuve ». Par ailleurs, le ministre de la Justice a insisté sur l’importance de prendre en charge les erreurs administratives contenues dans les différents documents de l’état civil, soulignant qu’il est inadmissible que la Cour de Constantine enregistre un total de 10.000 erreurs administratives en une seule année.
Ces erreurs compliquent la tâche au citoyen qui se perd entre la Justice et l’administration, a poursuivi le ministre qui a donné des instructions aux procureurs de la République sur l’impératif de prendre en charge ces problèmes en lançant des inspections au niveau des services de l’état civil.
Pour rappel, le ministre a procédé à l’inauguration du nouveau siège de la Cour de Constantine qui se trouve à proximité de la route Ain Bey et du centre régional des archives judiciaires se trouvant à la circonscription administrative d’Ali Mendjeli.