Guterres critique le manque de représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU
Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a appelé à une réforme urgente du Conseil de sécurité de l’ONU, critiquant sa structure obsolète et le manque de représentation de l’Afrique qui, selon lui, porte atteinte à la crédibilité de l’organe et à sa légitimité mondiale.
S’adressant au Conseil de sécurité, il a souligné que sa composition reflétait l’équilibre des pouvoirs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et n’avait pas su suivre le rythme d’un monde en mutation.
« En 1945, la plupart des pays africains d’aujourd’hui étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales », a déclaré M. Guterres, lors d’un débat intitulé « Remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique au Conseil de sécurité », organisé par la Sierra Leone, qui préside le Conseil au mois d’août.
« Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial de paix et de sécurité prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes, ni que les points de vue de l’Afrique soient sous-estimés sur les questions de paix et de sécurité, tant sur le continent que dans le monde », a ajouté le chef de l’ONU.
Pour M. Guterres, pour garantir la pleine crédibilité et la légitimité de ce Conseil, « il faut tenir compte des appels de longue date de l’Assemblée générale des Nations Unies, de divers groupes géographiques (..), et de certains membres permanents de ce Conseil lui-même, pour corriger cette injustice », a-t-il déclaré.
Le chef de l’ONU a, en outre, rappelé sa note d’orientation, le Nouvel Agenda pour la paix, présentée en juillet dernier. Ce cadre est au cœur des négociations sur le Pacte de l’avenir, qui doit être adopté lors du Sommet de l’avenir prévu au mois de septembre prochain.
Le Conseil de sécurité, qui compte 15 membres, comprend cinq membres permanents dotés d’un droit de véto, à savoir la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie, tandis que les 10 sièges non permanents restants sont répartis par région.
La répartition régionale comprend trois sièges pour les Etats africains, deux pour l’Asie-Pacifique, deux pour l’Amérique latine et les Caraïbes, deux pour l’Europe occidentale et autres Etats, et un pour les Etats d’Europe orientale.
La question de la représentation équitable est à l’ordre du jour depuis plusieurs années, notamment par le biais du groupe de travail à composition non limitée de l’Assemblée générale et des négociations intergouvernementales visant à traiter cette question.
De modestes réformes ont été mises en place, comme la récente convocation automatique d’un débat à l’Assemblée générale chaque fois qu’un veto est émis au Conseil, dans le but d’améliorer la transparence et la responsabilité au sein du Conseil de sécurité.
Cependant, les appels à une réforme majeure continuent, en particulier de la part des régions sous-représentées.