FRANCE : La pauvreté frappe plus de monde et plus fort en Outre-mer (étude)
La pauvreté est « cinq à quinze fois plus fréquente » dans les territoires outre-mer français qu’en métropole, en particulier dans les familles monoparentales et chez les retraités, selon une étude de l’institut français de la statistique « Insee », publiée lundi. Près de 18% des Français en grande pauvreté résident dans les DROM (départements et régions d’Outre-mer), alors que ces territoires ne représentent que 3% de la population française, constate l’Insee. Des quatre départements d’Outre-mer pris en compte dans l’étude (Guadeloupe, Guyane, Martinique et la Réunion), la Guyane présente les indicateurs les plus critiques: près de 70% de la population y est pauvre (contre 20% en métropole) et la moitié des foyers en grande pauvreté vit avec moins de 470 euros par mois. L’Insee considère dans une situation de « grande pauvreté » toutes les personnes aux faibles revenus et qui se privent d’acheter certains biens de première nécessité. Les catégories les plus touchées par la grande pauvreté sont les mêmes qu’en métropole: les familles monoparentales, les ménages dits complexes (foyers regroupant plusieurs familles ou générations) et les personnes seules. Mais en Outre-mer, la part de ces foyers considérée comme pauvre est bien plus importante, indique l’Insee. Par exemple, 32% et 24% des familles monoparentales de Guyane et de Guadeloupe sont en grande pauvreté, contre 5% dans l’Hexagone. L’Insee conclut aussi que les retraités d’Outre-mer sont plus en situation de grande pauvreté qu’en métropole. Si 11% des retraités guadeloupéens et réunionnais sont pauvres, seulement 1% d’entre eux est pauvre dans l’Hexagone. Autre signe d’une pauvreté plus marquée qu’en métropole, les foyers les plus pauvres d’Outre-mer se privent plus souvent de viande (quatre à cinq personnes sur dix) et de vêtements neufs qu’en France métropolitaine.