Foot/CAN-2023: la Côte d’Ivoire accueille la 34e étape du long périple continental…
La Coupe d’Afrique des Nations qui se déroulera en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024, a été officiellement lancée en 1957 au Soudan, pour se retrouver 67 ans après au pays de Didier Drogba et de Yaya Touré, avec 24 pays dont l’Algérie qui prendra part pour la 20e fois de son histoire à la plus importante compétition continentale entre nations.
L’idée de mettre sur pied cette manifestation sportive africaine remonte à 1956 au moment où la majorité des pays africains étaient sous domination coloniale et où le processus de l’unification des africains germait dans l’esprit des combattants du continent.
Avant la création de la Confédération africaine de football, le « Panafricanisme » s’exprimait de plusieurs manières dans de nombreuses conférences et manifestations sportives qui ont mené à la création de l’organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963.
Les responsables de l’époque voyaient dans le sport, une expression d’accélération du processus de libération du continent africain et un élément important dans la concrétisation de ce grand défi.
Khartoum capitale de la 1re édition
C’est dans un salon de l’hôtel « Avenida » dans la capitale portugaise, Lisbonne, où se tenait le congrès de la Fédération internationale de football (Fifa) que sept sportifs africains décidèrent de mettre sur pied une Coupe d’Afrique des Nations.
Il s’agit des Egyptiens Abdelaziz Abdallah Salim, Mohamed Latif, Youssef Mohamed, des Soudanais Abdelhalim Mohamed Abdel-Rahim Shaddad, Mohamed Badaoui et du Sud-Africain M.F. W Fell.
C’est ainsi que la capitale soudanaise accueille le 8 février 1957 les délégués de la première assemblée constituante de la Confédération africaine de football (CAF) qui ont voté les statuts de la nouvelle confédération et les règlements de la compétition dénommée « Coupe d’Afrique ». L’Egyptien Abdelaziz Abdallah Salim est alors élu, premier président de la CAF.
Le 10 février 1957, le stade municipal de Khartoum, abrite la 1ère édition de la Coupe d’Afrique des Nations qui regroupa trois pays: l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie. La première demi-finale qui a opposé l’Egypte au Soudan, sous la direction de l’arbitre éthiopien M. Gadeyou, s’est soldée par lea victoire de l’Egypte (2-1), sur une réalisation de Rafaat sur penalty et Al-Diba contre le but de Manzul pour le Soudan.
L’autre demi-finale entre l’Ethiopie et l’Afrique du Sud a vu le retrait des Sud-Africains, incapables d’aligner une formation multiraciale comme l’exigeaient les règlements de la CAF. Après ce retrait, Egyptiens et Soudanais proposent d’organiser un tournoi triangulaire mais les Egyptiens estiment qu’il n’y a pas lieu de revenir sur le tirage au sort.
L’Ethiopie rencontre donc l’Egypte pour le compte de la première finale de la CAN que les Egyptiens remportent facilement (4-0).
Le premier trophée africain portant le nom de « Abdelaziz Abdallah » (1er président de la CAF) a été remporté définitivement par le Ghana lors de 11e édition de 1978. Les « Blacks Stars » du Ghana venaient alors d’être sacrés champions d’Afrique pour la 3e fois. Le trophée africain change de nom pour être baptisé trophée de l’Unité africaine depuis l’édition suivante qui s’est tenue au Nigéria en 1980.
Depuis, le football africain n’a cessé de progresser et prendre son élan avant d’assurer sa place au niveau international. C’est ainsi que nombre de pays africains devant participer à la phase finale de la Coupe du monde est passée de trois à cinq représentants depuis le Mondial des Etats-Unis en 1994.
Depuis, le tournoi africain s’est beaucoup développé, rendant nécessaire la tenue des qualifications qui a atteint le nombre record de 54 pays dont 24 seulement seront présents à la fête ivoirienne.
Le nombre de pays participants a atteint 16 en 1998, comme en 1996, mais le Nigeria s’est retiré, réduisant le plateau à 15. Le même scénario s’est reproduit en 2010 avec le retrait du Togo, victime d’un attentat à Cabinda en Angola.
Ce format de 16 pays en phases finales, a été adopté jusqu’en 2019, pour passer à 24 pays depuis l’édition d’Egypte (2019) pour se poursuivre en (2021/ reportée en 2022) au Cameroun puis Côte d’Voire (2023/reportée en 2024)..
Trois trophées ont été décernés au cours de l’histoire de la prestigieuse compétition continentale. Le Ghana et le Cameroun ont conservé les deux premières versions après que chaque pays eut remporté le trophée à 3 reprises. Le trophée actuel a été décerné pour la 1re fois en 2002, avant que l’Egypte (recordman de victoires avec 7 sacres) ne l’emporte après ses victoires en (2006, 2008 et 2010).
Le déroulement du tournoi continental a été modifié en 2013, pour passer des années paires à des années impaires afin de ne pas interférer avec la Coupe du Monde programmée durant les années paires.
L’Algérie signe sa première participation en 1968 en Ethiopie
Les éditions de 1957, 1959 (remportées par l’Egypte), réunissaient 3 pays seulement avant de passer à (4) en 1962, puis à six pays en 1963 et 1965 (double victoire du Ghana).
C’est à partir de l’édition-1968 en Ethiopie, que la CAN, prend son rythme bi-annuel jusqu’en 1992, alors que le nombre de pays qualifiés en phase finale monte à huit (8), issus des qualifications. Lors de cette édition éthiopienne, l’Algérie était présente pour la 1re fois de son histoire, au cours de laquelle, le regretté, Hacène Lalmas avait inscrit 4 buts dont un triplé au cours d’un match contre l’Ouganda (4-1).
En 1970 au Soudan, l’Ethiopie était jusque-là, le seul pays présent à toutes les éditions depuis sa création, alors que le Ghana disputait sa 4e finale de rang (2 victoires – 2 défaites), avant d’enregistrer sa 1re absence lors de l’édition suivante de 1972 au Cameroun, alors que quatre pays assuraient leur 1re participation (Kenya, Mali, Maroc, Togo).L’Ethiopie y était absente pour la 1re fois.
La finale de l’édition-1974 a connu une première dans l’histoire de la CAN, les finalistes, RD Congo (ex-Zaire) et la Zambie avaient dû rejouer leur finale après que la 1re s’est terminée à égalité (2-2). Finalement, les Congolais vainqueurs (2-0) lors de la 2e finale obtenaient leur second titre après celui de 1968.
Le trophée de l’édition 1982 en Libye, a été attribué pour la 1re fois aux tirs au but . Le Ghana vainqueur de la Libye (1-1, 7-6), s’adjugeait à l’occasion sa 4e coupe. Il faut signaler que les « Black Stars » revenaient de très loin en éliminant l’Algérie en demi-finales (3-2 a.prolongations) en égalisant d’abord à la 90e minute avant d’ajouter un 3e but à la 103e minute.
D’autres nombreuse finales connaîtront le même sort à savoir: Egypte – Cameroun (0-0, 5-4) en 1986, Côte d’Ivoire – Ghana (0-0, 11-10) en 1992, Cameroun – Nigeria (2-2, 4-3) en 2000, Cameroun – Sénégal (0-0, 4-2) en 2002, Egypte – Côte d’Ivoire (0-0, 4-2) en 2006, Zambie – Côte d’Ivoire (0-0, 8-7) en 2012, Côte d’Ivoire – Ghana (0-0, 9-8) en 2015, et enfin Sénégal – Egypte (0-0, 4-2) en 2021 (reporté en 2022).
Plusieurs éditions avaient dû être délocalisées pour diverses raisons, dont celle de 1988 qui devait avoir lieu en Zambie avant d’être transférée au Maroc, et celle de 1996 attribuée dans un premier temps au Kenya qui sera remplacé par l’Afrique du Sud, ainsi que l’édition-2000 que devait organiser le Zimbabwe, avant que la CAF ne lui retire l’organisation pour le retard enregistré dans la réalisation des infrastructures.
Cette édition sera donc la première à être co-organisée par deux pays, en l’occurrence le Ghana et le Nigeria. Prévue initialement en Libye, la CAF a décidé de délocaliser l’édition de 2013 au pays de Nelson Mandela, en raison de la situation de sécurité qui avait prévalu en Libye.
Le tournoi de 2015 qui devait avoir lieu initialement au Maroc a été délocalisé à la dernière minute suite au refus des autorités marocaines d`accueillir la compétition aux dates fixées par l`instance africaine, sous prétexte du virus Ebola qui a fait des milliers de morts en Afrique de l’Ouest.
Les Pharaons trustent tous les records
Au chapitre de l’organisation de la compétition, c’est l’Egypte qui prend la 1re place avec 5 éditions, devant le Ghana (4) et l’Ethiopie (3) alors que le Soudan, le Cameroun, le Gabon, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et l’Afrique du Sud en comptent (2).
C’est l’Egypte qui mène la danse avec 7 sacres dont le dernier remonte à 2010 en Angola, devant respectivement le Cameroun (5), le Ghana (4), et le Nigeria (3), alors que l’Algérie, la RD Congo et la Côte d’Ivoire comptabilisent deux titres. Huit pays ont été sacrés une seule fois. Au total 15 pays ont goûté la joie de victoire finale.
L’Egypte détient également le record de participations en phases finales avec (26 présences), devant respectivement la Côte d’Ivoire (25), le Ghana (24), la Tunisie (21). Suivent quatre pays avec 20 participations. Il s’agit de l’Algérie, du Nigéria de la RD Congo et le Cameroun. Lors de cette 34″ édition, C’est la Gambie qui compte le moins de présence en phase finale (2).
C’est encore l’Egypte qui possède le record des finales (10) sanctionnées par 7 victoires, devant le Ghana (9: 4 v – 5d), le Nigeria (7: 3 v – 4 d) et le Cameroun (7: 5 v – 2 d) . En revanche, la RD Congo a réalisé un carton plein en remportant ses deux finales.
Par ailleurs, neuf pays seulement ont réussi à décrocher le trophée à domicile et devant leur public. Il s’agit de l’Egypte (1959, 1986, 2006), du Ghana (1963, 1978), de l’Ethiopie (1962), du Soudan (1970), de la RD Congo (1974), du Nigeria (1980), de l’Algérie (1990), de l’Afrique du Sud (1996) et de la Tunisie (2004).