ENERGIE: Le gaz en Algérie dix fois moins cher qu’ailleurs
Le gaz est vendu en Algérie dix fois moins cher que dans les autres pays grâce aux subventions de l’Etat, a indiqué jeudi à Alger le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, appelant à l’adoption de nouveaux mécanismes pour orienter ces aides vers les catégories vulnérables. Lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN), conduite par son président, Slimane Chenine, le ministre a précisé que les subventions étatiques sur le gaz et l’électricité coûtent au Trésor public des sommes considérables, d’où la nécessité, a-t-il dit, de prendre des mesures spéciales pour orienter ces aides vers les catégories vulnérables, notamment avec la hausse du niveau de consommation nationale de gaz (47 milliards de m3 en 2020). M.Attar répondait au député Khelifa Benslimane (Front El-Moustakbal) qui voulait savoir pourquoi les autorités n’ont pas répondu favorablement aux demandes de réduction des prix du gaz et de l’électricité en hiver pour certaines villes les plus impactées durant cette saison.
Le ministre a expliqué que l’établissement des prix du gaz et de l’électricité ne relevait pas des prérogatives de son département mais de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg), qui fixe le prix à 34,17 centimes par thermie, en vertu d’une décision, alors que le prix réel est de 42,89 centimes par thermie. Pour le ministre, la situation « ne permet pas à Sonelgaz de préserver son équilibre financier ». Sonelgaz recourt, dans sa tarification, à quatre tranches, à travers lesquelles, elle prend compte de la nécessité de préserver le pouvoir d’achat du consommateur. La tranche 1 appelée tranche sociale, est estimée à 16,82 cDA/Th (en cas d’une consommation inférieure à 375 Th. Tandis que le tarif de la tranche 2 est estimé à 0,3245 DA/th. Le soutien de l’Etat représente un taux de 65 % de la valeur de consommation des ménages dans les régions du Sud du pays, selon le ministre qui précise que les montants affectés par l’Etat à la subvention de l’électricité dans les régions du Sud du pays a dépassé, en 2019, 18 mds de Da. Répondant à une autre question du député Houcine Ben Kelala (Front national pour les libertés) autour de « la réticence » des compagnies relevant du Groupe Sonatrach, quant à la réalisation de certaines structures publiques dont le manque se fait sentir dans la wilaya d’Illizi, notamment celles relatives aux infrastructures et portant essentiellement sur la vie du citoyen, et ce en dépit de l’inscription des projets depuis plus de dix années, le ministre a indiqué que cette responsabilité incombe aux autorités locales et ne relève pas de la compétence de Sonatrach. « Sonatrach s’intéresse à la réalisation de projets dans le domaine des hydrocarbures », poursuit le ministre ajoutant que la problématique de réalisation et d’édification des infrastructures sociales est de la compétence des Pouvoirs publics qui ont les prérogatives de prospecter les entreprises de réalisation ». Pour le ministre, Sonatrach peut uniquement contribuer avec un soutien financier ou à travers la participation via des filiales dans la réalisation de certains projets dans le respect du code des marchés publics.