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Don de sang à Oran : la solidarité et la générosité à leur paroxysme durant le Ramadhan

Chaque soir à Oran, une atmosphère particulière enveloppe le Centre de sang de la wilaya relevant de l’EHU « 1er Novembre », avec des dizaines de citoyens qui viennent pour accomplir un geste vital : donner leur sang.

Alors que les rues de la ville vibrent d’une douce tranquillité, les premiers donneurs commencent à arriver au centre, vers 20h30. Cet endroit jusqu’alors désert, se transforme en un espace chargé d’une énergie particulière, celle de la solidarité et de la générosité humaine.

Dr Mohamed Didi, médecin coordinateur du Centre, souligne que chaque soir, en moyenne, 50 donneurs se rendent sur place.

Durant cette période, les stocks de sang diminuent, notamment à cause du jeûne et des horaires modifiés. Pour pallier cette insuffisance, le centre d’Oran reste ouvert en soirée et déploie un camion mobile dans les alentours des mosquées et les places publiques. Une moyenne de 20 collectes mobiles sont organisées chaque mois de Ramadhan.

 

 Un flot de générosité

 

Juste après l’Iftar, le Centre accueille sans relâche jusqu’à 2 heures du matin, ceux qui souhaitent offrir une part d’eux-mêmes. Malgré la fatigue du jeûne, les donneurs arrivent, sourire aux lèvres et détermination dans le cœur.

En silence, chacun incarne cette impulsion de solidarité, oubliant les privations personnelles et venant en aide à ceux dans le besoin.

Les premières heures sont marquées par un afflux constant de donneurs. Une ambiance feutrée imprègne la salle d’attente, où les visages, éclairés par la lumière tamisée des néons, trahissent l’étendue de la générosité.

L’attente, silencieuse mais chargée d’une énergie collective, est ponctuée de conversations discrètes et de sourires échangés. Un simple geste suffit pour établir une connexion.

Dans cet environnement particulier, l’esprit de solidarité se manifeste pleinement. « Je donne du sang pour sauver des vies, c’est ma façon de participer à l’effort collectif, surtout en ce mois sacré », confie Hamid, un donneur régulier dans la quarantaine.

Dr Didi précise que la majorité des donneurs de cette période ont entre 40 et 50 ans.

Dans la salle d’attente, un homme plus âgé observe les jeunes avec bienveillance. « C’est important de transmettre cet esprit de partage », dit-il d’une voix grave, mais emplie de sagesse. Ce sexagénaire, en excellente santé, vient donner son sang pour un parent hospitalisé à l’EHU.

« Il existe deux catégories de donneurs: des bénévoles et ceux qui offrent leur sang à des proches », explique Dr Didi.

Une équipe de professionnels, à la fois souriants et compétents, veille à ce que chaque geste se déroule dans les meilleures conditions. Chaque acte contribue à la noble cause du don de sang et chaque fiole récoltée est soigneusement analysée et stockée pour sauver des vies.

« Chaque don compte. Chaque donneur est un héros à sa manière », confie une infirmière, toute reconnaissante.

Dans les couloirs de l’hôpital, les patients attendent avec espoir. Le sang offert ici en cette période bénie, sera une bouée de sauvetage pour ceux qui en ont besoin. Le flux de la vie, du sang et de la solidarité continue de circuler, créant des ponts invisibles entre donneurs et receveurs.

Chaque soir, ce centre de transfusion sanguine devient un véritable carrefour où se croisent des histoires humaines empreintes de solidarité.

Pendant ce mois de Ramadan, au-delà du jeûne et de la prière, des hommes et des femmes offrent bien plus que du sang: ils partagent leur cœur, leur énergie, dans un élan de solidarité et d’amour sans égal. C’est là toute la beauté de l’action, réalisée dans l’humilité et l’amour partagé pour sauver des vies.

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