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Devant l’Assemblée nationale, Volodymyr Zelensky rappelle que « l’Europe n’est plus un continent de paix »

Le dirigeant ukrainien a aussi dit espérer que le sommet sur la paix, prévu les 15 et 16 juin en Suisse, permette de se « rapprocher » d’une « fin juste de cette guerre ».Après les célébrations du 80e anniversaire du Débarquement auxquelles il avait été convié, le président Volodymyr Zelensky s’est adressé, vendredi 7 juin, devant l’Assemblée nationale. Le 23 mars 2022, moins d’un mois après l’invasion, le président Zelensky s’adressait aux députés français en visioconférence. Vendredi, il était présent et a reçu une ovation de la part des députés et anciens ministres qui avaient été conviés. « L’Europe n’est plus un continent de paix » depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, a estimé le président ukrainien devant les députés français, qualifiant le président russe, Vladimir Poutine, « d’ennemi commun » de son pays et de l’Europe.Le dirigeant ukrainien a aussi dit espérer que le sommet sur la paix, prévu les 15 et 16 juin en Suisse, permette de se « rapprocher » d’une « fin juste de cette guerre ». Cette conférence pourrait être « le D-Day » ukrainien, a-t-il ajouté au lendemain des cérémonies en Normandie.Face à une Assemblée nationale qui n’avait pas fait le plein, le président ukrainien a brossé un tableau noir de la situation en Europe où la guerre menée par la Russie aurait fait revenir « le nazisme ». « De nouveau en Europe, les villes sont entièrement détruites et des villages sont incendiés. De nouveau en Europe apparaissent des camps de filtration, des déportations et la haine », a-t-il énuméré. « Nous vivons à une époque où l’Europe n’est plus un continent de paix », a-t-il résumé, attaquant frontalement le président russe.

« Pouvons-nous gagner cette bataille ? Certainement, oui »

« Regardez ce que Poutine fait de son propre pays et de son propre peuple. C’est un territoire où la vie n’a plus de valeur. C’est tout le contraire de tout ce à quoi nous aspirons et de nos valeurs, c’est le contraire de la liberté, le contraire de l’égalité et le contraire de la fraternité. Donc c’est le contraire de l’Europe, c’est l’anti-Europe », a-t-il déclaré.Remerciant à plusieurs reprises la France pour son soutien militaire et diplomatique, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé jeudi soir la cession d’avions de chasse à Kiev, le chef de l’Etat ukrainien a affirmé que la victoire était possible, malgré les avancées russes sur le front. « Pouvons-nous gagner cette bataille ? Certainement, oui », a assuré le président ukrainien, qui s’exprimait pour la première fois devant la représentation française. « Pour la paix juste, il faut davantage aujourd’hui », a-t-il toutefois estimé. « Ce n’est pas un reproche, c’est juste ce qui est nécessaire pour vaincre le mal. » « Cette bataille est à la croisée des chemins, c’est le moment où nous pouvons, tous ensemble, écrire l’histoire à laquelle nous aspirons, ou bien nous pouvons devenir victimes de l’histoire comme le veut notre ennemi – je souligne notre ennemi commun », a-t-il estimé.

Des députés, « honorés » ou « inquiets »

« C’est un honneur fort qui est fait aux députés de la République de pouvoir accueillir le président Zelensky. Il a pu faire un discours extrêmement fort d’amitié envers la France et [faire part] du soutien dont il a besoin », a déclaré à l’Agence France-Presse Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance. « C’était un discours grave, extrêmement fort qui nous rappelle à nos responsabilités », a également jugé la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain.Côté LFI, Arnaud Le Gall a regretté un discours « qui n’est pas le bienvenu deux jours avant les élections » européennes dimanche « sans débat » à l’Assemblée. « Ce n’est pas le bon jour, il y a une instrumentalisation du conflit », a abondé Bastien Lachaud (LFI).« Écouter le président d’un pays que nous soutenons dans sa résistance à Poutine est important », a estimé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Mais ce dernier s’est dit « extrêmement inquiet des propos tenus par le président Zelensky » et de parallèles faits avec la seconde guerre mondiale. « Il appelle à ce que l’Europe entre dans une troisième guerre mondiale, nous avons tous dit “plus jamais ça” ». Il a également critiqué les annonces faites jeudi par Emmanuel Macron, notamment sur la cession de Mirage 2000-5 à l’Ukraine. « Nous demandons a minima un débat au Parlement avec un vote », a-t-il insisté.

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