Dattes algériennes, des produits bio prisés localement et à l’international
Avec une production abondante dépassant 1 million de tonnes annuellement, les dattes algériennes occupent une place prépondérante au niveau local et international, grâce à leur qualité supérieure, outre le fait qu’elles sont des produits purement bio exempts de toute substance chimique nocive, affirment des spécialistes du domaine.
Riches d’un capital de 20 millions de palmiers à travers le territoire national, dont 4 millions dans la seule wilaya de Biskra, classée première en matière de production dattière, les dattes algériennes, produites également dans les wilayas d’Ouled Djellal, Oued Souf, El Meghair, Ouargla, Touggourt, Ain Salah, Adrar ou encore Ghradaia, constituent « un produit très compétitif à l’international », relève le président du Conseil national interprofessionnel de la filière phoenicicole, Kheireddine El Mouaiz.
Cela nécessite, de l’avis du même interlocuteur, la mobilisation de tous les efforts d’investissement pour valoriser cette richesse, à travers l’extension des surfaces des palmiers et le renouvellement des oasis.
Pour sa part, le secrétaire général du même conseil, Messaoud Guemari affirme que les dattes algériennes, notamment « Deglet Nour de Tolga » connaissent un grand engouement de la part des opérateurs étrangers en raison de leurs « caractéristiques nutritionnelles distinguées liées à la qualité du sol et au climat de la région dans lesquels elles sont cultivées », soulignant, à cet effet, « le rôle important » que doivent jouer les ambassades et les représentations diplomatiques algériennes pour faciliter la mission des exportateurs des dattes et la promotion de ce produit.
Il a, dans ce sillage expliqué que « la production de la phoeniciculture en Algérie conserve toujours son aspect de culture à la traditionnelle qui fournit un produit entièrement bio, exempt de divers produits chimiques nocifs pouvant affecter sa qualité ».
Un avis amplement partagé par le porte-parole de l’union nationale des agriculteurs algériens (UNAA), Djaalali El Hadj, qui ajoute que « les dattes algériennes se distinguent au niveau mondial à travers leurs plusieurs variétés compétitives non disponibles dans d’autres pays, notamment Deglet Nour, outre le fait que ce sont des produits bio qui ne subissent aucune interférence chimique ».
Aussi, des producteurs de dattes ont confirmé à l’APS, « la production abondante » de dattes au cours de la saison 2023, mettant en avant des dattes bio produites aux engrais naturels constitués principalement de déchets d’animaux.
A ce sujet, Abdelmadjid Khobzi, investisseur dans la filière phoenicicole dans la wilaya de Biskra a salué l’appui apporté par l’Etat aux exportateurs des dattes, révélant l’effort déployé par les investisseurs dans cette filière pour conclure des accords préférentiels avec plusieurs pays importateurs de dattes algériennes.
De son côté, Hadoud Salim, propriétaire d’une exploitation de production de dattes et d’une société de conditionnement et d’exportation de dattes dans la commune de Tolga, a souligné que les campagnes malveillantes qui ont ciblé la production nationale de dattes, et les propos mensongers prétendant l’utilisation de pesticides nocifs pour la santé, »n’ont à aucun moment affecté le déroulement des opérations d’exportation de divers variétés de dattes algériennes ».
Des pesticides conforment aux normes internationales
S’agissant des pesticides utilisés en Algérie dans le traitement des dattes, le chercheur à la station expérimentale agricole de Sidi Mehdi (Touggourt), relevant de l’Institut national algérien de la recherche agronomique (INRAA), Yakoub Arif a affirmé que « ce traitement tient compte de toutes les normes internationales ».
Dr Arif a expliqué que l’Algérie, en tant que membre de la Convention internationale pour la protection des végétaux, s’appuie sur les normes internationales relatives à la vente, la production, le transport et l’utilisation des pesticides à usage agricole, ajoutant que, selon ces normes, l’Algérie a promulgué des lois relatives à l’enregistrement des pesticides, jointes à une fiche d’information pour chaque substance avec précision des niveaux de toxicité et des résidus de pesticides sur les cultures agricoles.
Dans ce contexte, le chercheur a souligné qu' »il n’était en aucun cas possible d’utiliser un pesticide quelconque sans l’inscrire au registre des produits phytosanitaires agricoles et le soumettre à des critères très particuliers pour obtenir le certificat de son utilisation, qui doit être obligatoirement approuvé par la commission nationale sectorielle de certification après avoir rempli toutes les conditions phytosanitaires applicables à l’international ».
Dr Arif a révélé qu’au niveau de la station expérimentale agricole de la wilaya de Touggourt et certaines oasis voisines de Oued Righ, « un pesticide biodégradable et désintégrable en seulement 10 jours est utilisé », étant donné, a-t-il appuyé, que le pesticide est destiné à combattre l’araignée des palmiers « boufaroua » dont l’activité est perceptible à partir du mois de juillet.
Au cours de cette période, les dattes sont dans un stade d’évolution entre « balah » et « bsir » (deux des cinq stades physiologiques de développement des dattes), où elles sont impropres à la consommation, et nécessitent encore, selon les conditions climatiques et la variété, entre 60 et 90 jours pour atteindre le stade de la pleine maturité, a-t-il développé.
Le chercheur explique aussi que cette période est théoriquement « suffisante » pour la dissolution de la substance active.
Il a dans ce sens, poursuivi en affirmant que les recherches réalisées, celles liées aux projets de recherche de la station expérimentale agricole ou encore à l’encadrement d’étudiants à différents niveaux de formation (graduation et post-graduation) au sujet de l’étude des composants physico-chimiques et des substances volatiles des dattes, ont confirmé qu' »aucun résidu du pesticide utilisé n’a été trouvé ».
De son côté, le chercheur à la station expérimentale de la wilaya d’Adrar, affiliée au même institut, le Dr Abdelkader Laboudi, a assuré que l’utilisation des pesticides « se limite à lutter contre le fléau de boufaroua », causé par une araignée minuscule, ajoutant que « très peu » de palmiers, ne dépassant pas 5% sont traités pour lutter contre cette pathologie qui n’est pas présente dans toutes les oasis.