DANS LA VILLE DE GAZA : Des quartiers dévastés après les bombardements israéliens

Dans la ville de Gaza, le quartier de Shati qui abrite un camp de réfugiés, a été lourdement détruit. Cette semaine encore, des habitations ont été touchées, en dépit du cessez-le-feu.L’appartement de Nabilla Arrafa a été sévèrement touché par les récents bombardements israéliens : les murs sont éventrés et, au pied de son immeuble, il ne reste que des monceaux de gravats. La famille de cette femme d’une soixantaine d’années a reçu un ordre d’évacuation de l’armée israélienne juste avant les frappes.Lorsqu’elle est revenue, le quartier était méconnaissable et son appartement inhabitable : « Ma maison, c’est toute ma vie, à l’intérieur tout est chargé de souvenirs. Il nous a fallu des années pour la construire, pour la meubler. Tout est détruit désormais. Il ne reste aucune pièce intacte, rien pour y rester. Je suis très triste, parce que maintenant, je suis obligée de m’abriter dans une tente sur le sable, entourée de moustiques. » Bassam Sukar est un voisin de Nabilla. Il habite, lui aussi, un premier étage : « Lorsqu’ils ont frappé la maison voisine de la famille Salama, tous les murs ouest et nord de mon appartement ont été détruits. Les meubles ont été endommagés et on nous a aidé à déblayer une partie des décombres. »
Le pessimisme domine après les dernières frappes israéliennes
Washington se voulait optimiste ce mercredi 29 octobre sur la poursuite du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, malgré une nuit de frappes qui ont fait plus de 100 morts à Gaza. Dans l’enclave palestinienne, le sentiment est tout autre.Au téléphone, Tala est désespérée, mais pas étonnée après les nouvelles frappes menées la veille par l’armée israélienne contre l’enclave palestinienne. Cette étudiante de 23 ans a perdu sa maison. Elle est aujourd’hui réfugiée à Deir el-Balah. « Depuis le 9 octobre dernier, date à laquelle le cessez-le-feu a été annoncé, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas connu un seul moment de véritable calme ou de stabilité, déplore-t-elle. Les souffrances, la peur, la faim, l’insécurité, les déplacements n’ont jamais cessé. Nous avons besoin de mesures immédiates pour mettre fin à tout ça. Nous ne pouvons plus supporter cette situation. Je me sens fatiguée et épuisée. » Nael, lui, habite à Meghazy et il ne voit pas d’issue au conflit : « Le problème ne vient pas du Hamas. Auparavant, le président Arafat et son successeur, Abu Mazen, avaient déjà offert la paix à Israël, et le résultat est le même. Je pense que cette guerre est une guerre motivée par la foi qui mènera au jour du jugement dernier, comme l’a dit Netanyahu. »D’autres habitants racontent simplement qu’ils avaient tout juste commencé à essayer de reconstruire leur vie et leur maison quand l’armée israélienne a repris ses bombardements, les plus meurtriers depuis le 10 octobre et l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.Le matin du 29 octobre, l’armée israélienne avait annoncé qu’elle reprenait l’application du cessez-le-feu, mais dans l’après-midi, une nouvelle frappe a ciblé un dépôt d’armes à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, pour, selon un communiqué militaire, empêcher une « attaque terroriste ». D’après la Défense civile, organisme de secours opérant sous l’autorité du Hamas, la dernière frappe a fait un mort. Mercredi soir, l’hôpital al-Chifa a indiqué à l’AFP qu’elle avait fait un deuxième mort.




