COUP D’ENVOI DE LA 10E EDITION DU FESTIVAL CULTUREL DE LA CREATIVITE FEMININE : Une ode à l’authenticité

«Je déclare l’ouverture officielle de la 10e édition du Festival culturel national de la créativité féminine», c’est ainsi que la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a donné, hier à la villa Boulekine, le coup d’envoi d’une manifestation devenue, au fil des ans, un véritable hommage à la femme algérienne créatrice, notamment celles du Grand Sud, mises à l’honneur cette année.L’événement, placé sous le thème évocateur «Femmes du Sud… Authenticité racontée et créativité illuminante», a transformé les jardins et salons de la villa Boulekine en un parcours vivant et sensible à travers l’univers culturel du Sud algérien. Les participantes, venues des différentes wilayas, notamment de Tamanrasset, Timimoun, Illizi, Adrar ou encore Tindouf, ont fait voyager les visiteurs à travers leur patrimoine.Parfums d’encens, senteurs d’huiles traditionnelles, effluves de henné et d’épices flottaient dans l’air, mêlés aux sons profonds des instruments sahariens et aux éclats de voix féminines entonnant les chants tindis et les hymnes touaregs. Les stands regorgeaient de trésors faits main : tissages en laine, tapis aux motifs ancestraux, bijoux en argent gravé, objets décoratifs en cuir et en argile, sans oublier les créations textiles revisitant avec finesse les coupes traditionnelles. Chaque objet exposé semblait raconter une histoire, une transmission, une lutte aussi. Une énergie particulière émanait de ces femmes artistes, artisanes, couturières qui, avec pudeur et fierté, partageaient leur savoir-faire comme on partage une mémoire. Dans son discours, la ministre a mis en exergue le rôle central des femmes dans la construction culturelle de l’Algérie, «la créativité féminine n’est pas marginale dans la culture nationale, elle est l’une de ses sources les plus profondes. Elle est la mémoire qui préserve, l’œil qui voit et l’esprit qui reconstruit le monde avec compassion et humanité», a-t-elle affirmé. Elle a rappelé que les femmes du Sud ont su transformer l’adversité en beauté, l’isolement en vitalité créatrice, et l’héritage en avenir. Citant la reine Tin Hinan, figure emblématique de la femme saharienne, ainsi que des artistes telles que Lalla Badi, Hasna El Becharia, ou encore les poétesses touarègues Massine et Tamaghlt, la ministre a dressé un tableau émouvant d’une lignée de femmes porteuses de civilisation, de mémoire et de lumière. La présence de la ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Nacima Arhab, a donné une dimension supplémentaire à l’événement. De son côté, le commissaire du Festival, Sid Ali Benmerabet, a rendu un hommage appuyé à toutes les Algériennes. «Chaque Algérienne, du Nord au Sud et d’Est en Ouest, porte en elle l’amour de sa patrie et défend ses valeurs, son patrimoine et ses racines. Vous êtes la fierté de cette nation», a-t-il déclaré. À travers cette édition, c’est un message clair que les organisateurs ont souhaité transmettre : les femmes algériennes demeurent et demeureront un pilier de la culture nationale, non seulement en tant qu’artistes, mais aussi comme porteuses de sens, d’histoire, et d’avenir.