Culture

CÔTE D’IVOIRE : Une pièce de théâtre célèbre Samory Touré, résistant à la colonisation

Une salle plongée dans le noir. Sur scène, un projecteur éclaire une douzaine d’acteurs, en pleine répétition. « Samory Touré vit depuis Sandougou, sa capitale », clame sur scène un acteur.La pièce retrace les grandes heures de Samory Touré et de son empire à cheval sur le Mali, la Guinée et la Côte d’Ivoire. Il résistera pendant 17 ans aux colons. « Oui, Samory Touré se fait rapidement remarquer pour ses capacités dans le maniement des armes », orchestre l’actrice.Les comédiens sont nés un siècle après la mort du chef mandingue. Axelle ne connaissait pas son histoire il y a quelques semaines : « J’acquiers des connaissances que je n’avais pas. Cette pièce écrite par Monsieur Bernard Zadi Zaourou me permet de connaître l’histoire qui s’est passée au temps de Samory Touré. »

D’une tragédie à un message

Au centre de la tragédie, une opposition. D’un côté, le chef de guerre soutenu jusqu’au bout par son peuple. De l’autre, son fils, le prince partisan de la paix avec les Français. Un thème d’actualité pour le docteur Charles Boguifo, qui produit le spectacle avec l’ONG Y-voir et Sourire :« On voit dans Samory Touré un personnage historique qui a fait preuve de résistance à une époque, de dignité, de souveraineté. C’est ce message qu’on veut montrer. De pouvoir se prendre en charge, qui est une notion importante, qu’il faut faire comprendre à cette jeunesse aussi par la même occasion. »

Une pièce critique sur Samory Touré

Érigé en héros en Guinée, l’image de Samory Touré était négative en Côte d’Ivoire il y a 50 ans, selon la chercheure Elara Bertho : « C’est un personnage qui est considéré comme extrêmement cruel puisqu’il a ravagé le nord de la Côte d’Ivoire avec la tactique de la terre brûlée. »Pour cette spécialiste de littérature comparée, la pièce de Bernard Zadi Zaourou se veut même critique : « Il y a relativement peu d’empathie. Le père est montré comme assez cruel. Donc, on voit qu’il y a une présentation dans les années 70 en Côte d’Ivoire qui est beaucoup plus nuancée qu’actuellement où, aujourd’hui, Samory Touré est davantage montré comme un résistant à la colonisation, voire un personnage panafricain. »

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