BILAN 2024 : Anis Hadj-Moussa, la revelation
Des larmes, des rires, du soulagement, des regrets et de la joie, pure et sincère, auront ainsi rythmé notre année.Il est fort à parier qu’il y a un an, 365 jours seulement, personne ou presque ne savait qui était Anis Hadj-Moussa. Ex international U20 et U23, il était jusqu’alors un modeste joueur de seconde division belge, puis un ailier méconnu d’Eredivisie, où il n’était que prêté et uniquement à partir du mercato hivernal.Ces six mois aux Pays-Bas, pour autant, furent la révélation pour le jeune homme d’alors 21 ans. Il explose littéralement aux yeux du continent tout entier, se montrant extrêmement incisif et intéressant pour une équipe du Vitesse Arnhem qui devient, en un temps record (il n’y a joué que 14 matchs!), bien trop petite pour lui.
La progression éclair
Annoncé sur les tablettes de la moitié des clubs européens et de la totalité des grandes formations néerlandaises, Hadj-Moussa fait alors le choix de la raison et de la sagesse, lui qui est pourtant très ambitieux. Il rejoint le Feyenoord Rotterdam pour 4 millions d’euros avant même la fin de son prêt au Vitesse Arnhem pour y progresser, y retrouvant au passage son compatriote Ramiz Zerrouki.Entre temps, et sans jamais hésiter une seule seconde, Anis Hadj-Moussa devient international algérien. Le natif de Paris a un attachement extrêmement prononcé pour son pays, et l’arrivée de Vladimir Petković lui permet même de passer devant Badreddine Bouanani, lui aussi talent prometteur.Il joue ainsi les deux premières rencontres de l’ère du Suisse-Bosnien puis une petite minute lors de la réception de la Guinée Équatoriale en septembre 2024. Sans pour autant s’être montré décisif pour l’instant, le gaucher (il joue fausse patte, comme l’écrasante majorité des ailiers aujourd’hui) a convaincu Vladimir Petković de le rappeler quasi systématiquement, non sans avoir reçu un premier avertissement en novembre.
Les premiers doutes, vite effacés
Avertissement fut donné, bien qu’assez tardif, car les premiers pas de la nouvelle sensation du football algérien à Rotterdam furent très timides. Pas la moindre titularisation, et pas la moindre action décisive, n’auront ainsi été à noter jusqu’au 10 novembre et le déplacement sur le terrain d’Almere City. Brian Priske, son entraîneur, a voulu lui laisser le temps de bien prendre la mesure du (grand) club dans lequel il se trouvait, et lui permettre de se mettre au diapason.Bien lui en a pris, car Anis Hadj-Moussa lui a immédiatement rendu la pareille. À peine titulaire, l’Algérien s’est montré décisif, très exactement à 4 reprises en 6 rencontres depuis, et sans compter son apport clairement très intéressant dans le jeu. Cette donnée est d’ailleurs encore plus marquante en Ligue des Champions puisque, à la minute où il eut la possibilité de jouer plus de 20 minutes (il est entré à la mi-temps face à Salzburg), Anis Hadj-Moussa a tout fracassé.Trois matchs, trois buts et une passe décisive, un trophée d’homme du match suite à la remontada face à Manchester City, des performances exceptionnelles face au gratin européen et des compliments en pagaille de la part des légendes néerlandaises (Sneijder, Gullit, Van Basten) depuis lors. L’on oublierait presque qu’il a réussi à renverser totalement la donne en moins de deux mois (!) et qu’il n’a même pas une seule saison pleine au plus haut niveau (!).Une sensation nommée Hadj-Moussa qui, à peine apparu aux yeux du monde, a déjà des étoiles plein les yeux. Les clubs intéressés par celui dont la valeur a été multipliée par au moins 6 en un an sont nombreux (Tottenham, Manchester City etc…) mais le joueur se doit de garder l’esprit clair. Parce que la montée fut éclair, rien n’est encore certain, ni pérenne. Il lui faut continuer à travailler, sérieusement, et s’imposer, en club comme en sélection, avant de vouloir définitivement tutoyer les sommets. Anis Hadj-Moussa en a le talent, à lui d’en avoir aussi la hargne.