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BIG TECH AUX ETATS-UNIS : « La crise va frapper d’abord les plus fortunés »

Le yoyo boursier des fortunes de la nouvelle économie s’explique essentiellement par la fin de la politique d’argent gratuit, liée à la crise due au Covid-19, observe, dans sa chronique, Arnaud Leparmentier, correspondant du « Monde » à New York. Sale temps pour les riches. Elon Musk, le patron de Tesla, vient d’entrer dans le Guinness des records, pour être l’homme de la planète ayant perdu le plus d’argent dans l’histoire : 200 milliards de dollars (184 milliards d’euros) entre novembre 2021 et la fin 2022. De son côté, le patron d’Apple, Tim Cook, a fait voter par ses actionnaires la réduction de 40 % de sa rémunération probable en 2023 : cette année, il ne devrait toucher tout compris « que » 49 millions de dollars au lieu de 84 millions en 2022. Quant à Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta-Facebook, sa fortune s’est divisée par trois, tombant à 50 milliards de dollars. La correction est logique. Tesla vivait dans une bulle financière, que les frasques sur Twitter d’Elon Musk, naguère l’homme le plus riche du monde, ont contribué à faire éclater. Apple, l’entreprise qui valait 3000 milliards n’en vaut plus que 2000, et la réduction de la rémunération de Tim Cook, face à la grogne de ses actionnaires, est logique. Quant à Mark Zuckerberg, il a tout parié – et perdu pour l’instant –, sur le monde virtuel, le métavers, dont la seule réalité est d’être un trou noir à capitaux. Toutefois, cette mauvaise année pour les milliardaires s’explique avant tout par la fin de la politique d’argent gratuit, qui avait conduit, pendant la pandémie de Covid-19, à l’envolée des capitalisations boursières. Les taux directeurs de la Fed, qui étaient à zéro depuis mars 2020 sont désormais supérieurs à 4,25 %. Aujourd’hui, Wall Street est revenu à des valorisations d’un niveau prépandémique, faisant subir une cure d’amaigrissement aux plus riches.

Réduction d’effectifs par milliers

Selon Forbes, les milliardaires américains ont perdu 660 milliards de dollars en 2022, un recul de 13 % pour une fortune globale qui atteint encore 4500 milliards. Certes, les gains mirobolants de 2020 et 2021 (1500 milliards de plus-values latentes ou non cumulées, selon le classement du magazine américain) n’ont pas été effacés, mais la correction est sensible au point que le Wall Street Journal a publié une chronique sur la « richcession », la « récession des riches ».

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