Bendjama plaide pour un processus de consultation « inclusif » pour des opérations de paix plus efficaces

Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a plaidé mardi en faveur d’un processus de consultation « inclusif » à même de donner lieu à des opérations de paix plus efficaces.
« Nous en sommes à un tournant dans les opérations de paix de l’ONU en raison des conditions de sécurité en pleine évolution et des temps difficiles que traverse notre organisation », a indiqué M. Bendjama, lors de son intervention à une réunion au Conseil de sécurité de l’ONU sur les opérations de maintien de la paix.
Rappelant que le pacte pour l’avenir a donné le ton l’année dernière en recommandant de mener une étude de toutes les opérations de paix, il a appelé à « engager un processus de consultation inclusif qui déboucherait sur une étude complète donnant lieu à des opérations de paix plus efficaces adaptées à leurs objectifs ».
A cet égard, le représentant de l’Algérie a mis en exergue un certain nombre de points parmi lesquels le mandat, qui « doit prendre en compte un certain nombre de considérations afin d’être à la hauteur des besoins ».
« Le point de départ pourrait être les résolutions de renouvellement des mandats que le Conseil adopte régulièrement, trop souvent avec seulement des ajustements d’ordre technique minime », a-t-il suggéré, relevant que « ces adoptions devraient prendre en compte la situation sur le terrain ainsi que les initiatives en cours visant à améliorer la performance des opérations de paix ».
Bendjama a ensuite évoqué « l’impartialité de la délégation porte-plume », mettant l’accent sur le fait que « sa capacité à dépasser les opinions de son pays sur le dossier à l’examen est essentielle ».
« Rédiger les résolutions sur le dossier sur un pays dans lequel une opération de paix est déployée s’accompagne d’une responsabilité particulière de prendre en compte les points de vue de tous les membres pour concourir à une solution pérenne au conflit inscrit à l’ordre du jour du Conseil », a-t-il notamment ajouté.
En deuxième lieu, M. Bendjama a dit croire en le pouvoir des partenariats, soulignant que « l’application à la lettre du chapitre 8 de la charte de l’ONU s’impose en particulier dans le contexte actuel marqué par la réforme et l’examen ».
Toutefois, a-t-il poursuivi, « nous devrons innover davantage et dépasser les approches traditionnelles de ces dernières années et de ces dernières décennies afin de mettre en branle des partenariat multidimensionnel ».
Ainsi, il a appelé à « forger des partenariats renforcés tout d’abord avec le pays hôte pour renforcer l’appropriation nationale et avec les acteurs régionaux (comme) l’Union africaine (UA) qui ne devrait pas être perçue seulement comme un acteur militaire peu coûteux (…) mais plutôt comme un partenaire stratégique ».
« Ces partenariats doivent également être établis par des mécanismes trilatéraux, à savoir que les Etats membres pourraient mettre à la disposition de l’ONU ainsi que des pays fournisseurs de contingents, leurs expériences nationales », a-t-il soutenu.
A cet égard, le diplomate a réitéré la volonté de l’Algérie d' »œuvrer aux côtés de l’ONU et des pays fournisseurs de contingents militaires et de policiers en matière de renforcement des capacités et de partage d’expérience comme cela a été annoncé lors de la dernière réunion ministérielle sur le maintien de la paix à Berlin ».
Dans ce contexte, il a rappelé que l’Algérie a « formé ces dernières décennies plus de 17.000 agents africains de plus de 30 pays ».
En dernier lieu, M. Bendjama a indiqué que la rentabilité doit être le maître mot, expliquant que « les difficultés financières actuelles devraient être vues comme une occasion à saisir et un catalyseur de réforme afin d’améliorer le fonctionnement des opérations de paix ».
Il a néanmoins appelé à établir « une distinction claire entre la rentabilité, l’établissement de priorité dans les ressources et des coupes budgétaires aveugles ». En Conclusion, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU a indiqué que « les opérations de paix demeurent un outil essentiel de maintien de la paix et de la sécurité internationales ».