ALPHABÉTISATION: De grands pas franchis en soixante ans d’indépendance
L’Algérie a franchi en soixante ans d’indépendance de grands pas en matière d’alphabétisation à la faveur de nombreux projets, plans et programmes lancés, l’adoption d’une stratégie nationale aux contours clairs et la mobilisation de tous les moyens matériels nécessaires à la lutte contre ce fléau. A la veille de l’indépendance, le taux d’analphabétisme en Algérie tournait autour de 85%, résultat de la politique de déculturation exécutée par l’occupant français tout au long de la période coloniale, explique l’Office national d’Alphabétisation et d’Enseignement des Adultes (ONAEA). Déterminé à remédier à cette situation, l’Etat procédera à la mise en place d’une politique éducative globale garantissant le droit à l’enseignement pour tout un chacun dans le but de barrer la route à l’analphabétisme. Une démarche ayant permis à l’Algérie, grâce à une batterie de mesures, d’adhérer au club des pays ayant réussi à faire baisser le taux d’analphabétisme à 7,40%, selon les dernières estimations de l’ONAEA. La politique de lutte contre l’analphabétisme adoptée par l’Etat a connu plusieurs étapes. En 1963, une campagne nationale associant des enseignants et des fonctionnaires de tous les secteurs a été lancée et a permis d’atteindre de très bons résultats, notamment en ce qui concerne la réflexion quant à la nécessaire création d’une instance administrative chargée de ce domaine. L’office national d’alphabétisation est né. Le projet de lutte contre l’analphabétisme fonctionnel (1967 -1974) est un autre chantier phare illustrant les efforts consentis par l’Etat dans ce domaine. Il s’agit d’une opération présentée comme étant un facteur de développement permettant aux employés d’acquérir les compétences essentielles à travers des formations spécialisées en vue de leur habilitation professionnelle avant d’introduire l’alphabétisation dans les plans de développement global. Ces réalisations ont permis une baisse du taux d’analphabétisme qui est passé de 43,6% en 1987 à 31,6% en 1998, alors qu’il dépassait les 74% en 1966. En 2007, l’Etat met en œuvre la Stratégie nationale d’alphabétisation, une stratégie reposant sur des programmes d’envergure et appuyée des moyens matériels et humains nécessaires dans le cadre d’une conjugaison des efforts entre l’ONAEA, les départements ministériels et la société civile. Cette stratégie a accordé la priorité à la femme dans les zones rurales et éloignées et à la tranche d’âge 15-49 ans, l’objectif étant de permettre à ces catégories de contribuer efficacement aux différents domaines de développement. Le nombre d’inscrits aux classes d’alphabétisation depuis le lancement de la stratégie en 2008 s’élève à 4.966.615 apprenants dont 87 % de femmes, selon l’Office qui a fait état de 3.522.860 analphabètes ayant suivi avec succès ce programme au niveau national, soit 70,93% du total des inscrits. En 2022, 986 élèves ont été inscrits à l’enseignement à distance, alors que 204 autres ont rejoint la formation professionnelle, a révélé l’Office, mettant en exergue l’intégration des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement et l’apprentissage à travers la numérisation des livres et des programmes. L’Algérie est déterminée à concrétiser les objectifs nationaux escomptés et les recommandations et Objectifs de développement durable ainsi que l’activation des méthodes alternatives d’alphabétisation grâce aux moyens matériels et humains mobilisés par l’Etat en vue d’édifier une Algérie nouvelle et une société plus résiliente, souligne l’Office. La célébration de la journée internationale de l’alphabétisation intervient en application des décisions de la conférence générale de l`UNESCO de 1966 qui a souligné que l’analphabétisme est un facteur entravant le progrès économique et social. L’Algérie célèbre cette année, à l’instar des autres pays du monde, cette journée qui coïncide avec le 8 septembre de chaque année, sous le thème « Transformer les espaces d’apprentissage d’alphabétisation.