Algérie-PNUD : lancement à Sétif et Constantine d’un projet pilote de gestion intégrée des déchets
Une opération pilote de gestion intégrée des déchets solides a été lancée dans les wilayas de Sétif et Constantine, visant la valorisation des déchets plastiques, la production d’énergie à partir des déchets organiques, ainsi que la promotion d’une économie circulaire créatrice d’emplois au niveau local, a indiqué, lundi à Alger, la représentante résidente du PNUD en Algérie, Blerta Aliko.
Ce projet pilote a été lancé par le ministère de l’environnement, en coordination avec le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), a souligné Mme Aliko, précisant qu’il sera cofinancé par l’Algérie et le Fond pour l’environnement mondial (FEM) ».
Elle s’exprimait à l’occasion de la tenue de la 1ère édition des séminaires intitulés « matinées vertes », organisée par l’ambassade du Danemark en Algérie sous le thème « quand nos déchets deviennent source de richesse ».
Le financement du FEM sera de l’ordre de 4,6 millions de Dollars a précisé la responsable, assurant que ce projet vise, notamment la promotion de la gestion intégrée des déchets ménagers dans les wilayas de Sétif et Constantine.
« Ce projet a pour but de valoriser les déchets tout en faisant la promotion d’une économie circulaire au niveau local », a-t-elle souligné.
Rappelant que la wilaya de Sétif connait une concentration de la production avicole permettant des bénéfices socio-économiques, Mme Aliko a, toutefois, fait savoir que cette activité engendre de « graves impacts environnementaux et de santé publique émanant d’une gestion artisanale des fientes de volailles », d’où l’intérêt du projet dans cette wilaya.
Quant à la wilaya de Constantine, le projet vise la réduction du volume des déchets destinés à l’enfouissement, ainsi que les distances de leur acheminement vers les décharges, a expliqué Mme Aliko, soulignant que ce projet pilote aspire à l’instauration d’un modèle communal de gestion intégrée des déchets au niveau régional et national.
Le Danemark disposé à transférer son savoir faire à la partie algérienne
Par ailleurs, dans son intervention à l’occasion du séminaire, l’ambassadrice du Royaume du Danemark en Algérie, Mme Vanessa Vega Saenz, a souligné que son pays a réussi à recycler et réutiliser plus de 70 % de ses déchets, assurant vouloir « transférer ce savoir faire vers l’Algérie pour développer une économie circulaire génératrice de richesse et d’emplois ».
« Au Danemark, la plupart des foyers sont reliés à un réseau de chauffage central provenant des usines de production d’énergie issue de la valorisation des déchets », a expliqué la diplomate danoise, soulignant que « ce savoir faire pourrait être transmis à la partie algérienne, ainsi que les technologies y afférentes ».
Exposant l’expérience danoise dans ce domaine, Finn Mortensen, directeur d’une entreprise danoise, a rappelé que la mise en place d’une législation adéquate était nécessaire pour protéger l’environnement, ajoutant qu’un partenariat fructueux entre les secteurs publics et privés était également nécessaire pour la promotion d’une économie circulaire.
Pour sa part, le consultant du projet de groupement municipal de la ville danoise Odense, Michael Dino Hansen, a indiqué que sa ville a réussi à recycler 89 % de ses déchets, assurant qu’il était « prêt à partager le savoir-faire de sa municipalité avec la partie algérienne pour contribuer à la valorisation des différents sortes de déchets ».
Présent à l’évènement, le directeur général de l’Agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane, a rappelé, pour sa part, la « grande importance » accordée par l’Algérie à la gestion et le recyclage des déchets, tout en assurant « l’existence de 14 milles entreprises spécialisées dans ce domaine ».
« L’Algérie compte actuellement 14.000 entreprises spécialisées dans la gestion et le recyclage des déchets, mais elles ne prennent en charges que moins de 10% des déchets », a-t-il reconnu, ajoutant que « le nombre des ces entreprises verra une augmentation certaine pour valoriser plus de déchets ».
Le responsable de la coopération auprès du ministère de l’environnement, Ali Kratbi, a souhaité, de son coté, que des partenariats « fructueux » soient établis entre les entreprises algériennes et danoises activant dans le domaine de la gestion des déchets afin de « s’entraider et d’avancer ensemble pour préserver l’environnement ».