Affaire de montage automobile : poursuite de l’audition des accusés à la Cour d’Alger
Le procès des accusés dans l’affaire du montage automobile s’est poursuivi, dimanche à la Cour d’Alger, par l’audition de l’ancien ministre de l’Industrie, Mahdjoub Bedda, et nombre de cadres du même ministère, outre l’ancienne wali de Boumerdès, Yamina Zerhouni, poursuivie pour octroi d’indus privilèges lors de conclusion de marchés, et conclusion de marchés contraires aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
Interrogeant les accusés, la juge a demandé d’apporter des éclaircissements aux ambigüités et de déterminer les responsabilités dans l’affaire du montage automobile et l’octroi d’avantages à certains opérateurs, notamment Abdelhamid Achaïbou et Hassan Larbaoui.
Autorisé à s’exprimer, Mahdjoub Bedda a dit avoir rencontré de « grands problèmes » le jour où il a occupé le poste de ministre de l’Industrie, notamment au niveau de la commission de l’évaluation technique dont l’activité a été gelée suite au retrait de certains membres et le refus de travail exprimé par d’autres.
L’accusé a indiqué avoir établi un rapport traçant « la stratégie de fabrication de voitures en Algérie selon des cahiers des charges propres au montage », relevant vouloir, à travers ce rapport « lutter contre les opérateurs qui raisonnaient comme des commerçants et non comme des industriels ».
Ce fut, a-t-il dit, « la première raison » ayant précipité son limogeage deux mois et demi après sa nomination au poste de ministre.
Au sujet de sa signature de décisions techniques en l’absence d’un cahier des charges clair, l’accusé a expliqué cet acte par « la conjoncture urgente » imposée par le traitement des dossiers dans un délai ne dépassant pas 30 jours.
Niant toute relation avec les deux opérateurs, Ahmed Maazouz et Mohamed Bairi, l’accusé Bedda a avancé que le préjudice causé aux différents opérateurs, y compris Rebrab et Achaibou Abderrahmane, « remonte à l’époque de l’ancien ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, en état de fuite ».
D’autres anciens cadres du ministère de l’Industrie ont été auditionnés dans le cadre de ce procès en appel, à l’instar de Abdelkrim Mustapha, ex-directeur général du développement industriel et technologique et Amine Terra qui occupait le poste de chargé d’études et de synthèse (CES), lesquels ont rejeté en bloc les charges retenues à leur encontre.
Auditionnée lors de la même audience, l’ancienne wali de Boumerdes, Yamina Zerhouni a nié avoir octroyer une assiette foncière à l’opérateur Mohamed Bairi, indiquant que cet octroi a été décidé avant qu’elle ne soit nommée comme wali de wilaya.
A noter que ce procès, programmé à la Cour d’Alger avec une composante spéciale, intervient après que la Cour suprême ait accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense des accusés.
Il s’agit, en effet, du 1er dossier de corruption, traité en décembre 2019 par le Tribunal de Sidi M’hamed, et dans lequel sont poursuivis les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que les trois anciens ministres de l’Industrie, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdesselam Bouchouareb et le ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane.