Washington prévoit de construire une base militaire à Ghaza

D’aucuns ont imaginé cette force militaire censée faire respecter le cessez-le-feu dans l’enclave composée dans le format habituel des contingents onusiens déployés dans les régions chaudes. C’est-à-dire composée de soldats de différentes nationalités sélectionnés selon des critères bien définis. Mais c’est sans compter sur les voltefaces et autres surprises par lesquelles Donald Trump déroute ceux qui le prennent au mot. Le quotidien israélien Yediot Aharonot, citant des responsables israéliens sous couvert d’anonymat a annoncé que les Etats-Unis se prépareraient à installer une base militaire près de la frontière entre Ghaza et Israël. «Les États-Unis prévoient de construire une importante base militaire dans la zone frontalière entre Gaza et Israël », ont indiqué les sources du journal. La publication rapporte également que cette base « hébergera des milliers de soldats chargés du maintien du cessez-le-feu », et l’on a estimé son coût à environ un demi-milliard de dollars. Une équipe d’ingénierie militaire est en prospection sur place pour trouver le terrain où sera érigé l’édifice.Toutefois, la perspective de déployer des soldats américains à Ghaza pour veiller au respect du cessez-le-feu est mal vue du côté d’Israël où les responsables, cités par le quotidien, considèrent cette présence militaire massive, même amie, comme «une escalade significative de l’activité américaine en Israël». Cela d’autant que cette présence entrave les desseins du gouvernement Netanyahou qui ferraille pour maintenir l’état de guerre et pouvoir ainsi se maintenir au pouvoir pour échapper à la justice. Le même sentiment anime les responsables israéliens dont la responsabilité dans la gestion de l’aide humanitaire a été réduite. Ce projet intervient dans «un contexte de mesures ayant déjà réduit l’autonomie opérationnelle d’Israël à Gaza, notamment en ce qui concerne la coordination de l’aide humanitaire», relève-t-on dans le quotidien. Et de rappeler que «suite à l’accord de cessez-le-feu, environ 200 soldats américains ont été déployés en Israël pour opérer depuis le Centre de coordination civilo-militaire américain (CMCC) situé à Kiryat Gat, dans le sud d’Israël». Mais pour rassurer, on indique que la présence militaire américaine «était limitée» et que le projet de construction d’une base américaine à Ghaza avait déjà été évoqué «ces dernières semaines lors de réunions entre responsables américains et israéliens», est-il précisé.Le journal rappelle aussi que «les États-Unis ont également déployé une batterie de défense antimissile THAAD pendant le conflit, qui a contribué à intercepter des tirs de missiles iraniens».Le Centre de coordination civilo-militaire (CMCC) est la première plateforme opérationnelle internationale établie par le Commandement central américain en Israël, souligne la même source, pour suivre l’évolution de la situation à Gaza après l’accord de cessez-le-feu. Il comprend, selon le commandant du Commandement central des États-Unis (CENTCOM), Brad Cooper, environ 200 militaires américains spécialisés dans les transports, la planification, la sécurité, la logistique et de l’ingénierie, soulignant qu’il constituera « une infrastructure essentielle pour permettre la transition vers un régime civil à Gaza ».i les Américains réalisent ce projet de base militaire, Ghaza risque de demeurer longtemps sous l’emprise américaine avant d’être véritablement rendue à une autorité palestinienne civile. Le sacrifice des Ghazaouis n’aura finalement servi à rien. Mais les extrémistes israéliens vont être, eux également, déçus, du moment qu’ils seront exclus de la gestion de l’enclave qui va ainsi échapper définitivement à leur contrôle. Seul Donald Trump aura à gagner.




