Violations persistantes et crise humanitaire font redouter la rechute

Un mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu négocié sous l’égide des États-Unis, la bande de Ghaza reste un théâtre de tensions accrues. Les violations persistantes de l’armée israélienne, combinées à une crise humanitaire aggravée, plongent la population palestinienne dans un désespoir croissant. Entre raids aériens ciblés et blocage de l’aide, le répit semble éphémère face à la guerre dévastatrice.
Violations du cessez-le-feu
Malgré les engagements, l’armée sioniste intensifie ses opérations sous couvert de « sécurisation ». Des raids aériens, tirs d’artillerie et démolitions massives visent Khan Younis (sud), Ghaza-Ville (est) et Beit Lahia (nord). L’armée génocidaire justifie ces actions par la destruction de tunnels du Hamas et la sécurisation de zones frontalières comme la « ligne jaune », une bande tampon unilatérale. Mais, tout le monde sait que l’occupation invente des subterfuges, à desseins, pour faire durer la guerre à Ghaza. Preuve en est que des drones ont également été déployés pour des tirs de précision sur des quartiers civils, causant un nombre indéterminé de morts et de blessés parmi les populations civiles en majorité des femmes et des enfants. C’est une escalade déguisée en maintenance de la paix », dénonce un porte-parole du ministère palestinien des Affaires étrangères, soulignant la violation de l’esprit de l’accord. Pourtant, le Hamas, engagé via médiateurs égyptiens et qataris, respecte ses clauses : les brigades Al-Qassam ont récupéré des restes de soldats sionistes. Hier, il a remis à des intermédiaires qataris le corps d’un ancien otage Hadar Goldin (tué en 2014). Cela porte à 21 le total des dépouilles rendues depuis la trêve, consolidant la position du Hamas comme « gardien des accords ».
Les Ghazaouis au bord de l’asphyxie
La survie quotidienne des Ghazaouis est menacée. Le ministère de la Santé de Ghaza rapporte plus de 69 000 Palestiniens tués depuis octobre 2023, dont beaucoup d’enfants et civils. Depuis le cessez-le-feu, plus de 500 corps exhumés des décombres ; le 8 novembre, Israël en a remis 15 supplémentaires, portant à 89 les identifiés. Le bilan sioniste, focalisé sur otages et soldats, pâlit face à l’hécatombe palestinienne.L’aide humanitaire est paralysée : plus de 100 demandes rejetées en un mois, aggravant les pénuries de nourriture, eau et médicaments. L’ONU dénonce une « politique de goutte-à-goutte » favorisant la famine. L’eau est toxique, polluée par gravats, munitions et rejets sanitaires, menaçant d’épidémies. Face à cette situation catastrophique qui a vu Ghaza transformé en champ de ruines avec hôpitaux, écoles et habitations anéantis, l’UNRWA a lancé une campagne de vaccination et nutrition infantile, et tenté de reprendre l’enseignement en tentes malgré routes minées, checkpoints et embargo informel imposés par l’occupation sioniste.
La trêve révèle des fissures
Sur la scène mondiale, Washington, sous Trump, a bien que pris les rênes du quartier général, fait face à de réelles difficultés à appliquer son plan pour Ghaza. Le « plan trump », annexé à un projet de résolution du Conseil de sécurité, envisage une administration civile apolitique supervisée par des acteurs neutres pour éviter un vide sécuritaire propice aux extrémismes. Trump lui-même a déclaré attendre cette force « très bientôt » sur le terrain, affirmant que la trêve « fonctionne très bien » malgré les violations sionistes répétées. Cependant, les factions palestiniennes qui veulent confier la gestion post guerre aux Palestiniens eux-mêmes, voient d’un mauvais une présence étrangère qu’ils assimilent à une occupation déguisée. Des ministres arabes et islamiques (Turquie, Qatar, Arabie saoudite, Jordanie, etc.) réunis à Istanbul le 3 novembre, ont eux aussi discuté d’une force de paix, mais dénoncé les attaques sionistes persistantes. La Turquie a franchi un pas audacieux aussi en émettant des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et 35 hauts responsables sionistes, accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Un mois après, Ghaza s’accroche à un espoir malgré les traumatismes : violations sionistes et crise humanitaire digne de génocide. Des reporters décrivent une « ville fantôme hantée par les bombes », avec enfants orphelins et familles brisées.




