CORRUPTION GÉNÉRALISÉE ET CRISE DE GOUVERNANCE : Sale temps pour le Makhzen

La Makhzen est secoué par une vague de critiques cinglantes dirigées contre le gouvernement, avec une propagation alarmante de la corruption et un échec patent dans la gestion des réformes économiques et sociales. Ces phénomènes sont perçus par diverses organisations politiques comme une véritable menace pour l’avenir du Royaume.En effet, l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) a déploré publiquement le manque de volonté politique et la négligence du gouvernement dans l’application des lois anticorruption. L’institution a souligné que les stratégies et l’arsenal législatif visant à combattre ce fléau restent inopérants, de «simples lettres mortes», a rapporté l’APS. Une inaction qui est également mise en cause par le Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui accuse le gouvernement présidé par Aziz Akhannouch d’avoir relégué ce «lourd dossier au bas de ses priorités, contribuant ainsi à l’aggravation de la situation».Selon un député de l’opposition, l’impact financier de cette corruption est colossal et son coût annuel pour l’économie marocaine est estimé à plus de 50 milliards de dirhams. Ce chiffre est corroboré par la perception générale, puisque 68% des entreprises marocaines considèrent la corruption comme un phénomène «répandu et institutionnalisé». Sur le plan international, le Maroc est en net recul, se classant à la 99e place sur 180 pays dans l’Indice de Perception de la Corruption. Face à ce constat, le député du «Groupe Istiqlalien», Noureddine Mediane, appelle à des mesures drastiques, notamment la vérification des sources de richesse des hauts responsables dont les fortunes s’accroissent de manière injustifiée. Le député du «Groupe Socialiste», Elhassan Lashkar, pour sa part, pointe du doigt le retrait du projet de loi sur l’enrichissement illicite et le gel du Comité de lutte contre la corruption comme preuves tangibles de l’absence de courage politique.Au-delà de la corruption, les critiques s’intensifient autour de la performance globale du gouvernement, accusé de «naviguer sans vision claire ni planification stratégique». Le président du groupe parlementaire du PJD, Abdallah Bouanou, critique sévèrement l’échec du gouvernement à améliorer la situation des retraités et à gérer la crise du pouvoir d’achat face à l’inflation.Pour sa part, l’Organisation Démocratique du Travail (ODT) dénonce un Royaume fonctionnant «à deux vitesses», reflétant une crise d’inégalité sociale et une fragilité économique grandissante et le chômage, qui touche particulièrement les jeunes diplômés, engendrant un état de frustration généralisée. L’ODT dénonce également le gaspillage de milliards dans des programmes d’emploi inefficaces. Les secteurs sociaux fondamentaux ne sont pas épargnés : la santé publique fait face à un défi structurel majeur, notamment avec plus de 8,2 millions de personnes sans assurance maladie.Enfin, le projet de loi de finances pour 2026 est finalement jugé symptomatique, car il privilégierait une approche macroéconomique limitée et ne contiendrait pas les mesures nécessaires pour réaliser l’État social.




