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ASPHYXIE AU MONOXYDE DE CARBONE : Sensibilisation et solutions techniques pour endiguer le phénomène

A l’approche de la saison hivernale et la chute des températures, les familles ont recours à des moyens divers de chauffage, modernes et traditionnels, selon les régions.Cette période est hélas marquée souvent par des accidents domestiques liés notamment aux fuites de gaz, asphyxies au monoxyde de carbone et explosions de gaz qui font de nombreux décès et laissent des séquelles aux victimes.A ce propos, le lieutenant Mohand Arezki Nait Oubrahim, responsable à la direction de l’information et des statistiques à la Direction gé­nérale de la Protection civile, a af­firmé que durant les derniers mois de 2025, il a été enregistré 83 décès et 1.280 personnes sauvées.

119 personnes décédées en 2024

Nait Oubrahim a expliqué: «Pour l’année dernière, il a été comptabilisé 119 per­sonnes décédées et 2.402 autres incommodées et sauvées par nos équipes. Dans certains cas, nous réussissons à sauver des personnes in­commodées en leur dispensant les premiers se­cours sur place et d’autres cas relèvent des ur­gences médicales, par contre d’autres ont car­rément besoin d’une hospitalisation de quelques jours pour reprendre peu à peu leurs forces ». Il a ajouté que « les catégories fragiles souffrent davantage et risquent de mourir si elles sont exposées aux émanations de gaz longtemps, comme les enfants, les personnes âgées et les femmes en­ceintes»En outre, l’officier à la DGPC a mis en exergue l’application constante de gestes simples dans les domiciles pour éviter ces drames. «L’aération des habitations, l’ouverture des fe­nêtres, la vérification des installations extérieures et appeler parfois la Sonelgaz ou un plombier qualifié pour des vérifications des instrument utilisés, l’acquisition d’appareils et accessoires homologués et de bonne qualité sont, entre autres, des comportements qui sauvent. Il est à signaler que les intoxications au monoxyde de carbone surviennent aussi parfois en été et durant toute l’année, à cause des fuites au niveau des chauffe-bains ou des gazières», a-t-il conseillé.Dans certaines régions du pays qui ne sont pas encore raccordées au gaz naturel, des familles utilisent du bois de chauffage, du gaz butane. «Tous les combustibles produisent du monoxyde de carbone. Nos concitoyens, surtout ceux qui travaillent dans les chantiers de BTP, doivent savoir qu’il est dangereux de mettre un foyer de braises ou un appareil de chauffage d’appoint dans une pièce fermée. Il est vital de laisser une fenêtre entrouverte pour l’évacuation des gaz brûlés. D’ailleurs, la DGPC a lancé une campagne nationale de sensibilisation contre les intoxications par monoxyde de carbone», a-t-il averti.

Près de 17 millions de détecteurs de monoxyde de carbone installés

Après la décision du président de la République de doter tous les foyers de détecteurs de monoxyde de carbone, le groupe Sonelgaz a procédé à leur installation dont le nombre a atteint actuellement près de 17 millions d’unités. «Dans le but de limiter voire mettre fin aux intoxications au monoxyde de carbone qui font des dizaines de victimes annuellement, la Sonelgaz est chargée d’effectuer cette mission en consacrant d’énormes moyens humains et matériels. De ce fait, nous prévoyons d’ici à la fin de l’année actuelle finaliser cette opéra­tion, par la pose de 22 millions d’unités à raison de 2 appareils de détection par foyer», a fait savoir la cheffe de département commu­nication au groupe Sonelgaz, Hassina Sadat.Interrogée sur les contraintes rencontrées sur le terrain par les équipes techniques dans l’exécution de cette opération, la même res­ponsable a regretté des comportements qui empêchent le bon déroulement de cette mission d’intérêt général. «En 2022, des consignes ont été données pour la vérification des instal­lations intérieures et le respect des normes de sécurité. En 2023, en plus de la vérification, il a été question de poser deux détecteurs de monoxyde de carbone pour chaque domicile dans les cuisines et à proximité des appareils de chauffage», a-t-elle encore ajouté.

Détecteurs CO:

l’appel à la coopération des familles

«En dépit des énormes investissements du groupe et son engagement, certains de nos concitoyens, a-t-elle dit, refusent de doter leurs foyers de ces appareils pourtant à titre gracieux. Nous avons, à cet effet, enregistré 15.000 refus et 500.000 absences. Des femmes refoulent nos équipes en argumentant qu’elles sont seules chez elles. Parfois, on refuse car­rément l’accès de nos techniciens aux domiciles alors qu’ils sont chargés de cette opération par la direction et montrent leur carte profes­sionnelle. Je saisis l’occasion pour lancer un appel au sens de responsabilité des chefs de famille pour coopérer avec nos services, réussir cette opération et préserver leur vie et celles de leurs enfants», a-t-elle plaidé.Elle a, par ailleurs, insisté sur l’importance des campagnes de sensibilisation menées par le groupe, en collaboration avec ses partenaires, notamment la Protection civile, afin de lutter contre les asphyxies au monoxyde de carbo­ne. Selon elle, ces actions d’information et de prévention, organisées régulièrement à travers le territoire national, visent à alerter les citoyens sur les dangers liés à la mauvaise utilisation des appareils de chauffage et de cuisson.

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